Accueil | Grande Région | A la frontière : les Athus Vus chantent la guerre pour vanter la paix

A la frontière : les Athus Vus chantent la guerre pour vanter la paix


Derrière les guitares des Athus Vus, on retrouve Renaud Gelinotte, Patrick Noël et Samuel Lecerf. Les trois musiciens à la scène sont aussi amis et enseignants en Belgique dans la vie. (Photo archives RL)

Après « D’entre les lignes… », sorti en 2015, les Athus Vus reviennent avec « D’un champ à l’autre ». Quatorze titres de « pop war » traitant des deux guerres mondiales pour poursuivre, en chansons, le devoir de mémoire.

Renaud Gélinotte (guitare, chœurs et percussions), Samuel Lecerf (chant) et Patrick Noël (guitare, chœurs) forment le trio des Athus Vus qui, comme son nom l’indique, s’est formé à Athus, à la frontière belge. Les trois musiciens et interprètes, enseignants de métier, se sont fait le devoir d’éduquer les consciences grâce à des textes forts, touchants, qui traitent des deux guerres mondiales. « Il faut que les jeunes sachent ce qui s’est passé et que nos enfants n’aient pas à revivre ça un jour », insiste Renaud. Notamment auprès de leurs élèves de primaire, à l’Athénée Royal d’Arlon.

Leur dernier album, D’un champ à l’autre, est sorti le 29 octobre dernier. Six mois de travail pour des textes engagés, avec en trame de fond la guerre, le tout mixé avec de superbes arrangements. « Plus rock que D’entre les lignes…, il s’écoute d’une traite », conseille Renaud Gélinotte, originaire de Cosnes-et-Romain et seul Français de la bande.

L’album débute avec Fin d’été, pour évoquer la bataille terrible et meurtrière des Trois frontières, le 22 août 1914, qui a fait « 27 000 morts en une seule journée », rappelle Renaud. « Le thème n’est pas morbide : des gens qui ne s’intéressent pas à la guerre trouvent ça génial », assure Samuel. Enregistré au Grendel studio, dans la vallée de l’Attert en Belgique, l’album a bénéficié de la patte de l’ingénieur du son Noé Chalon sur les arrangements, comme ce triangle qui vient rythmer la chanson Hommage, ou ces bruits de ferme dans le titre Fin d’été.

« On fait de la pop war »

« Les initiatives autour du centenaire de 14-18 sont nombreuses, reconnaît Renaud, mais je n’ai jamais entendu de chansons neuves. Certains pourraient considérer que c’est de l’arrivisme, mais notre projet remonte bien avant 2014. J’ai suivi des études d’histoire et je me sers de cette base pour écrire des textes et livrer une interprétation personnelle en chansons de la Grande Guerre. » Et même de la Seconde, puisque le trio interprète également des textes s’y référant : A quoi pensait-il ?, sur le Débarquement, Retour de l’enfer, sur les camps de la mort, Bastogne, sur la bataille des Ardennes… « J’ai même envie d’écrire une chanson sur Pétain qui, avant d’être le vieillard sénile instrumentalisé par Laval, Bousquet et consorts sous Vichy, a été le héros de Verdun », glisse Renaud. « Pour résumer, on peut dire que l’on fait de la pop war », plaisante à peine Samuel.

« À travers notre projet, on rend hommage à tous les bénévoles qui se battent pour faire vivre cette petite flamme de travail de mémoire », complète Samuel. Le travail pédagogique du groupe a d’ailleurs été reconnu, puisqu’il a été lauréat, à deux reprises, du Coup de cœur du jury de la province de Luxembourg en 2014 et 2015.

Michaël Sutter (Le Républicain Lorrain)

D’un champ à l’autre est en vente au Park music d’Arlon, à la librairie d’Aubange, ainsi que sur le site du groupe.

 

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.