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Une urgence vitale

«Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.» Ce principe, inscrit dans le serment d’Hippocrate que tout médecin doit prêter, est mis à rude épreuve dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Au Luxembourg, les deux vagues successives d’infections sont venues démontrer que la pénurie en personnel médical est une triste réalité. D’ici 2030, la situation risque encore de s’aggraver.

«Avec une population luxembourgeoise croissante et presque la moitié des médecins proche de l’âge de la retraite, il est évident que le Luxembourg aura besoin de recruter un grand nombre de médecins», avance Chris Speicher, vice-président de l’Association luxembourgeoise des étudiants en médecins (ALEM). Selon son estimation, le Grand-Duché a besoin de 1 500 médecins dans les 10 à 15 années à venir pour pouvoir maintenir son standard de soins médicaux. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime de son côté que le nombre de professionnels de la santé doit augmenter de 30% jusqu’en 2030. Au Luxembourg, la tendance est contraire et dangereuse. Le pays risque en effet de perdre 30% de ses médecins, voire davantage.

L’ALEM prédit qu’un tiers des étudiants en médecine ne vont pas venir exercer au Luxembourg une fois leur formation terminée. Ils ne sont pas à blâmer. Le Luxembourg commence bien plus à payer la facture de sa dépendance envers d’autres pays européens pour former ses médecins. Il est vrai que pendant très longtemps la masse critique pour créer un cursus complet n’était pas présente. Aujourd’hui, il est presque trop tard pour commencer à former davantage de médecins à l’université du Luxembourg. La création du bachelor en médecine et le lancement en septembre de trois nouvelles formations de médecin spécialisé ne seront pas suffisants pour éviter le pire.

Au vu du besoin en médecins, la création d’une faculté de médecine, telle que proposée par l’ALEM, devient une urgence vitale. Un autre type de coopération transfrontalière s’impose. Cela est d’autant plus vrai que le réservoir de personnel médical à recruter en Grande Région s’assèche aussi d’année en année.

David Marques

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