Beaucoup d’Européens avaient coché la date du lundi 15 juin sur leur calendrier. Elle devait marquer la réouverture de toutes les frontières internes au sein de l’espace Schengen et de l’Union européenne. Finalement, ce ne sera pas le cas. Par exemple, l’Espagne restera «fermée» aux autres citoyens de l’UE jusqu’au 1er juillet. Idem en ce qui concerne certains pays de l’Europe de l’Est. Depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, les États membres de l’UE ont avancé en ordre dispersé sur le sujet de la fermeture ou non des frontières internes de l’UE. Tout le monde se souvient de la fermeture des frontières allemandes du jour au lendemain – et sans prévenir personne. Cela avait provoqué un fort malaise, notamment entre les autorités allemandes et luxembourgeoises. «Je ne comprends pas pourquoi les Allemands ont fermé la frontière. Je n’ai été ni informé ni concerté», confiait le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, dans nos colonnes le jeudi 9 avril en soulignant que «nous avons besoin d’une Europe de la solidarité».
Finalement, l’Allemagne a laissé ses frontières fermées tout au long de la crise en opérant au fur et à mesure l’ouverture de ses frontières avec le Luxembourg le 16 mai et avec les autres à partir de lundi. Bref, l’Allemagne n’en a finalement fait qu’à sa tête. Comme tous les autres États membres.
Oui, il y a eu certaines preuves de solidarité entre certains États membres concernant le transfert de malades du coronavirus. Par exemple, le Luxembourg et l’Allemagne ont accueilli des patients français. Mais globalement, que ce soit au sujet des frontières ou des mesures de confinement ou de déconfinement, cette crise du Covid-19 a, une fois de plus, révélé un manque de cohésion entre l’ensemble des États membres de l’UE. Il est temps de se remettre autour d’une table pour que l’expression d’Union européenne (re)devienne une réalité.
Guillaume Chassaing