Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
C’est une boule d’énergie qui est venue à la Maison-Blanche il y a quelques jours. Virginia McLaurin, 106 ans, a presque couru pour embrasser le couple Obama et esquisser quelques pas de danse avec eux. Tout ça dans le cadre d’un mois à l’honneur de l’Histoire des Noirs aux États-Unis. Rien de tel pour cette dame que de découvrir, à son âge, la Maison-Blanche et ses occupants, noirs eux aussi! Elle qui ne pensait jamais voir ça est venue de loin. Née au début du XXe siècle, elle a vécu la ségrégation en Caroline du Sud et les heures sombres de l’histoire américaine.
Quelle leçon de vie, pour cette vieille dame qui continue pourtant à faire du volontariat 40 heures par semaine dans le cadre d’un programme de grands-parents de substitution pour les enfants des quartiers difficiles. Décidément, Virginia McLaurin impose le respect de par son parcours, son énergie et son engagement. C’est certainement cela qui lui a permis de garder tout ce dynamisme et l’espoir, alors que la situation des Noirs aux États-Unis n’est pas toujours des plus enviables. Alors que Donald Trump caracole dans les sondages et représente un populisme haineux, c’est l’Amérique de Virginia McLaurin que l’on a pourtant envie de retenir.
Cette dernière a porté son choix sur Hillary Clinton, la candidate démocrate qui a pourtant bien du mal à faire décoller sa cote de popularité auprès du public, elle qui apparaît comme trop distante et détachée des «vrais» gens. Cet adoubement de Virginia McLaurin apportera sûrement du baume au cœur à la candidate qui se fait talonner de (trop) près par le «gauchiste» Bernie Sanders, qui apporte un vent nouveau dans la politique américaine. Doit-on se prendre à rêver d’un bouleversement politique majeur avec des candidats à contre-courant comme Donald Trump et Bernie Sanders? Il reste encore quelques mois pour le savoir. Hillary Clinton est la solution la plus sage, mais qui ne fait pas rêver les électeurs. Il faudra plus que Virginia McLaurin pour renverser la vapeur.
Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)