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UE : des valeurs à préserver

Une ligne rouge» a été franchie, selon Xavier Bettel. De son côté, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a affirmé que la Hongrie n’avait «plus rien à faire dans l’Union européenne», selon une source européenne citée par l’AFP. Il a lancé à Viktor Orban que si les valeurs de l’UE ne lui convenaient pas, il n’avait qu’à activer l’article 50 du traité «qui a été créé pour cela» et quitter l’Union – comme l’ont fait les Britanniques. «Ce n’était pas une discussion diplomatique, c’était plutôt une confrontation», a commenté le Premier ministre belge, Alexander De Croo, jugeant ce moment «assez historique».

Jeudi à Bruxelles, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a dû faire face à une pluie de critiques de la part de presque l’ensemble des autres chefs d’État et de gouvernement de l’UE. En cause (cette fois), une récente loi hongroise, jugée homophobe par une (grande) majorité d’Européens. La loi prévoit que «la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans». Dans nos colonnes jeudi, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, estimait que «cette loi n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle des adultes». «La loi ne concerne pas les homosexuels (mais) la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants», s’est défendu Viktor Orban, accusant ses homologues européens de ne pas l’avoir lue. Cette défense peine à convaincre. Cette loi hongroise menace les droits fondamentaux et en particulier le principe de non-discrimination en raison de l’orientation sexuelle.

Le texte controversé a valu à Budapest une lettre de remontrances de la Commission, qui lui a donné jusqu’au 30 juin pour répondre. L’exécutif européen a le pouvoir d’entamer des procédures pour violation du droit européen pouvant mener à une saisine de la Cour de justice de l’UE et à des sanctions.

Il est intolérable que des valeurs fondamentales, piliers de l’Union européenne, soient mises à mal par l’un de ses membres. Elles sont la base de l’UE et de son existence. Elles doivent être partagées et préservées par tous ses membres. C’est un principe intangible.

Guillaume Chassaing

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