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Sur la bonne voie. Vraiment ?

On est sur la bonne voie.» Voilà une des phrases-clés répétées à plusieurs reprises, hier, par Xavier Bettel, lors de sa deuxième déclaration sur l’état de la Nation. Mais est-ce vraiment le cas? Le pays a-t-il fait un pas en avant depuis le début du règne de la coalition inédite entre DP, LSAP et déi gréng? Il est certainement encore trop tôt pour le dire, mais le chemin pour permettre au pays de ressortir renforcé des années de crises multiples (financière mais aussi sociale et politique) est encore loin et épineux.

Un des enseignements de la déclaration d’hier est le changement de style, désormais adopté par le Premier ministre. Il y a douze mois, les annonces ont fusé. Il en était de même au mois d’octobre lors de la divulgation du paquet d’avenir, rapidement déchiré par les partenaires sociaux. Avec tout un pays à dos, Xavier Bettel et son équipe gouvernementale ont plus souvent été obligés de jouer les pompiers de service qu’ils n’ont avancé concrètement dans la transposition de leur ambitieux programme.

Désormais, l’accent est à nouveau mis sur un meilleur dialogue en amont de nouvelles réformes. Le Premier ministre a insisté, hier, à plusieurs reprises, sur les valeurs et qualités du Luxembourg. La solidarité, le sens du compromis et le maintien de la paix sociale ont été cités. La volonté d’avancer ensemble a également été exposée. Et ces atouts seront aussi nécessaires pour pouvoir aller de l’avant dans un climat serein.

Mais cette sérénité risque à nouveau de s’envoler rapidement, après ce printemps qui aura plutôt souri au gouvernement. Dès aujourd’hui, les partis de l’opposition vont dénoncer le discours sans relief de Xavier Bettel. Il est vrai qu’en fin de compte, les sujets qui fâchent ont été évités. Et ils ne manquent pas : flexibilisation des heures de travail, réforme de l’assurance-dépendance, chômage, logement, etc. Même si le dialogue social semble relancé, le gouvernement devra, au plus tard à l’automne, prendre ses responsabilités et trancher. Il s’agira d’une nouvelle étape dans le dur apprentissage de la gouvernance d’un pays.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)

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