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Qui sauvera l’Ariston?

Ce n’est que le début d’un long match de ping-pong. L’avenir du Ciné Ariston, ce cinéma historique ouvert en 1962 au cœur de la Métropole du fer, deuxième ville du pays, n’est plus qu’une carcasse vide dont personne ne veut s’occuper. C’est le mal du siècle, les ancêtres sont devenus un poids lourd et encombrant. Aujourd’hui, la commune d’Esch-sur-Alzette ne veut pas faire l’effort de préserver une institution de la rue Pierre-Claude. Comment en vouloir à l’ambitieux bourgmestre Georges Mischo et ses 100 nouveaux projets? Le nouvel homme fort de la ville doit déjà faire avec une dette de 45,3 millions d’euros pour tenter de redynamiser une ville trop souvent oubliée par la capitale. C’est d’ailleurs vers l’hôtel des Terres Rouges que le bourgmestre CSV s’est tourné afin d’obtenir un financement de la part du ministère de la Culture et sa ministre, Sam Tanson, qui a déjà proposé de classer le bâtiment de l’Ariston pour le préserver. Ne doutons pas que de nombreux investisseurs seraient prêts à sauter sur l’occasion pour le raser afin d’y construire des appartements beaucoup plus rentables financièrement qu’un bâtiment culturel.

Le fin mot de l’histoire se trouve au niveau du portefeuille. Il faut au moins 4 millions d’euros pour rénover et donner une seconde vie à l’Ariston. Esch n’a plus les moyens de ses ambitions, même avec Esch 2022, et la Culture ne pèse même pas 1 % du budget de l’État, soit 141 millions d’euros. Même chose du côté du privé, les investisseurs semblent très frileux.

Pourtant, le sujet a rassemblé plusieurs personnes qui ont signé une pétition pour sauver ce cinéma. D’autres ont déjà réfléchi à des esquisses de projets futurs pouvant être accueillis par l’Ariston, mais le problème reste le même. Personne ne veut mettre la main à la poche. On dit souvent que quand on n’a pas d’argent, on a des idées. Ici, on attend d’avoir de l’argent pour avoir des idées. C’est un concept. Pour en revenir au ping-pong, un sport qui se gagne au mental, on verra qui craquera en premier entre le ministère de la Culture, la commune d’Esch, Esch 2022 et le service des Sites et Monuments nationaux et acceptera de sortir un billet le premier.

Jeremy Zabatta

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