Oui, l’état de crise s’est clôturé à minuit dans la nuit de mercredi à jeudi. Mais les mots, mercredi, de la ministre de la Santé, Paulette Lenert, ne peuvent pas être plus clairs : «Du point de vue de la santé, il n’y a pas encore de retour à la normale. On vit une période dangereuse.» Et vendredi, ces paroles se sont concrétisées avec la détection de 22 nouvelles personnes infectées par le Covid-19 au Grand-Duché en l’espace de 24 heures. Un nombre d’infections qu’on n’avait pas enregistré depuis plusieurs jours (ces deux dernières semaines, le nombre de nouvelles infections quotidiennes se situait plutôt entre 1 et 10).
Loin de nous l’idée de dire que la crise repart de plus belle. Mais la prudence reste encore et toujours de mise. Les images, qui ont circulé sur les réseaux sociaux, de bistrots bondés dans les rues de la capitale il y a quelques jours ne rassurent pas. Un certain laxisme dans le port du masque ou encore dans le respect des gestes barrières a aussi pu être constaté par endroits et par moments dans le pays.
Et à voir ce qui se passe dans certains pays voisins… En milieu de semaine en Allemagne, les 360 000 habitants du canton de Gütersloh et les quelque 280 000 du canton voisin de Warendorf dans l’ouest du pays ont dû se reconfiner pour une semaine à cause de l’apparition d’un «cluster», à savoir l’éruption d’un important foyer de contamination parti des usines Tönnies, le plus grand abattoir d’Europe. Idem au Portugal, où plusieurs quartiers de Lisbonne ont réinstauré des mesures de confinement. On peut encore citer le Texas qui a mis en pause son déconfinement ces derniers jours ou encore Pékin qui a connu, il y a peu, un rebond du nombre de cas d’infection au Covid-19. Bref, le monde de l’après-coronavirus n’est pas encore d’actualité. Pourquoi? Parce que le Covid-19 est toujours bien présent ici et ailleurs.
Guillaume Chassaing