Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Vendredi a été accueilli en grande pompe le premier hélicoptère militaire du Luxembourg. Un deuxième du même type suivra sous peu. Si les engins seront déployés dans le cadre de missions de l’OTAN, ils seront aussi utilisés pour les missions de la police. La création d’une composante de l’air au sein de l’armée continue néanmoins à susciter pas mal d’incompréhensions. Un si petit pays a-t-il vraiment besoin d’hélicoptères militaires et d’un avion de transport militaire?
La réponse n’est pas nette. Un parti comme déi Lénk a raison de fustiger les dépenses militaires du gouvernement alors que les inégalités sociales ne cessent de se creuser. Le pays a cependant aussi pris des engagements formels dans l’OTAN. L’équation n’est donc pas facile à résoudre. Sortir de l’alliance militaire de l’Atlantique nord, qui constitue un gage de sécurité non négligeable pour le pays, ne semble pas être une solution viable. Avec une croissance annuelle de plus de 3 %, l’État devrait par contre toujours disposer des moyens nécessaires pour contrer un déséquilibre social qui s’accentue. En attendant, le gouvernement s’efforce de mettre en valeur le nouveau matériel aérien. Les volets sécuritaires et humanitaires sont mis en avant.
Vendredi, il a ainsi été souligné que des missions non militaires et non policières pourraient aussi être assurées par les nouveaux hélicoptères. Suffisant pour convaincre les plus farouches opposants? Probablement pas. Le soutien aérien revêt toutefois une grande importance. L’ASBL Luxembourg Air Rescue (LAR), snobée au départ par les autorités politiques, fait depuis 1991 partie intégrante du SAMU. Aujourd’hui, plus personne ne remet en question son apport au niveau du sauvetage de personnes en détresse. Mais elle reste aussi indispensable pour l’exploitation des nouveaux hélicoptères de la police et de l’armée. Jusqu’en 2023, les pilotes seront fournis par LAR. Dans ce contexte, il est à saluer que le gouvernement reste disposé à soutenir l’ASBL qui a permis au Luxembourg de prendre de la hauteur.
David Marques