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Plutôt holistique ou résilience ?

C’est un peu comme ces chansons qu’on entend dès le matin et qui provoquent une réaction épidermique. Pour vous coller aux neurones tout le reste de la journée. Des mots, aussi, peuvent hérisser le poil et remuer les méninges. L’actualité en est une grande pourvoyeuse. En ce moment, on a droit au fameux «holistique». Qui consiste à considérer les choses dans leur globalité. Holistique, c’est surtout magique, ça marche avec à peu près tout : la flambée des prix de l’énergie, les tenants et les aboutissants de la guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien, entre autres crises insolubles. N’importe quel débat peut être tranché par une approche holistique. Et les frites, c’est meilleur avec de la mayo ou du ketchup ? Pardon, hors sujet.

Le mieux, pour comprendre et résoudre les malheurs du monde, c’est sans doute d’être «proactif». Celui-là, on nous le sert à toutes les sauces depuis quelques années déjà. Il s’agit d’anticiper et prendre l’initiative de l’action. En ce sens, on peut clairement dire que Vladimir Poutine est proactif… Pardon, hors sujet. Encore.

L’enjeu est autrement plus «sociétal». Ah, celui-ci! Sûr que c’est beaucoup plus distingué dans une phrase que «social», trop marqué à gauche et pas suffisamment «inclusif». La ville, l’écriture, l’école doivent être inclusives. Cela mériterait d’en disserter longuement. Mais passons, la palme est sans conteste à décerner à «résilience». Avant la pandémie, personne ne l’employait jamais. Désormais, absolument tout est résilient : les gens, le climat, l’économie. Sauf peut-être notre porte-monnaie au moment de passer à la pompe. Pardon, hors sujet. Décidément…

Le Covid nous a fait don d’un autre mot savoureux, toutefois rapidement abandonné car impossible à prononcer d’une traite sans avoir l’air complètement ivre : «ultracrépidarianiste». Le terme désigne quelqu’un qui donne son avis sur tout sans posséder aucune compétence. C’est bien dommage de l’avoir laissé tomber, il sied à merveille à nombre d’experts hier épidémiologistes chevronnés, aujourd’hui fins politologues. Peut-être ceux-ci écoutent-ils trop souvent ces refrains entêtants. Pardon, hors sujet. Ou pas.

Alexandra Parachini

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