Octobre 2023 est encore loin. Très loin même, si on prend en compte la crise sanitaire qui joue les prolongations. Depuis plus d’un an, gouvernement et Chambre doivent agir dans l’urgence. La tension est énorme, la fatigue s’accentue. Malgré les incertitudes qui continuent à entourer la pandémie, il est temps de préparer l’après-crise. Les défis sont énormes. L’échéance électorale de 2023 ne sera qu’un point d’étape.
Le LSAP et déi gréng ont profité ce week-end de leurs congrès respectifs pour poser des premiers pions. Aussi bien le camp socialiste que le camp écologiste ont décidé de marcher sur les plates-bandes de leur partenaire de coalition libéral. Les rouges du LSAP se sont focalisés sur un rééquilibrage du système fiscal, taxant davantage le capital que les salariés. Les verts de déi gréng maintiennent la pression pour lever au plus vite les restrictions aux libertés fondamentales. Le confinement serait une méthode sortie tout droit du Moyen Âge, s’est même emporté François Bausch. Aujourd’hui, les instruments existeraient pour lutter de manière plus intelligente contre la pandémie.
LSAP et déi gréng sont d’accord pour instaurer un impôt Covid visant à taxer les gagnants de la crise sanitaire. Par contre, les deux partis ne semblent pas être sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la transition écologique. Yves Cruchten, le président du Parti socialiste, est ainsi venu critiquer la vision trop bornée des verts.
Lors de ce premier week-end de congrès politiques, tout le monde a donc eu droit à sa pique. Il est cependant à noter que déi gréng, souvent lourdement attaqués par le CSV, ont volontairement épargné le principal parti d’opposition, en lambeaux après l’affaire Engel. Le socialiste Dan Kersch était bien plus virulent en affirmant que le CSV restait opposé à toute discussion sur une société plus équitable.
La saison des congrès vient seulement de commencer. La percée rouge et verte ou la cacophonie chrétienne-sociale ne doivent cependant pas faire oublier qu’avant de penser aux élections de 2023, l’ensemble des partis portent une responsabilité non négligeable pour permettre au Luxembourg de sortir sans trop de séquelles de la crise sanitaire.
David Marques