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Pas de pétrole mais des idées

En France, la Ville de Paris vient d’annoncer qu’elle comptait bannir les voitures diesel de son territoire en 2020 et les véhicules particuliers à essence en 2030. Certains Parisiens ont déjà commencé à ériger des barricades et à desceller les pavés de certaines rues… Ils ne devraient pas être si surpris ou être en colère.

Il s’agit juste d’une décision dans la logique de nombreuses autres prises les années auparavant. Ainsi, le plan antipollution de la Ville de Paris avait déjà, depuis le 1er juillet 2016, interdit de circulation les jours de la semaine, de 8 h à 20 h, les véhicules légers à essence ou diesel immatriculés avant le 1er janvier 1997 (qu’il soient des véhicules particuliers ou utilitaires). Un an plus tard, la même interdiction touchait les véhicules diesel mis en circulation avant le 1er janvier 2001. Doit-on préciser que ces décisions ont provoqué des levées de boucliers de la part de certaines associations d’automobilistes? Mais les «bagnoles» n’étaient pas les seules dans le viseur des autorités de la ville, bien décidées à atténuer la pollution atmosphérique planant sur la Ville Lumière. Les bus et poids lourds immatriculés avant 2006 sont, depuis cette année également, strictement interdits dans la ville.

Si on les analyse bien, ces mesures ne sont pas si drastiques que cela. Elles ont valeur de symbole. Aujourd’hui, rares sont ceux qui remontent les Champs-Élysées en 2 CV ou en Renault Supercinq. Les voitures de plus de seize ans, voire de vingt ans, qui roulent encore sur les routes restent rares… (eh oui, même en France, messieurs les mauvaises langues). Cela peut gêner une petite portion des Parisiens et des banlieusards… qui peuvent de toute façon profiter d’un réseau de transport ultraperformant en semaine et prendre leur véhicule honni pour rouler comme bon leur semble dans les rues de Paris le week-end (gare à la panne quand même).

Interdire totalement l’accès à Paris aux voitures diesel en 2020 et aux voitures à essence en 2030 a valeur de symbole… et sert surtout à préparer les esprits à l’après-pétrole. Le signal est lancé depuis Paris… il sera peut-être entendu chez nous aussi.

Laurent Duraisin

2 plusieurs commentaires

  1. « […] profiter d’un réseau de transport ultraperformant […] »
    Je vous invite à en débattre avec les franciliens qui le pratiquent quotidiennment.
    Ils ne seront peut-être pas du même avis que vous …

    Mon petit doigt me dit aussi que ces mêmes franciliens, qui restent les premiers concernés, n’adhérent pas forcement à la vision dogmatique de « Notre Dame de Paris » !

    « […] et sert surtout à préparer les esprits à l’après-pétrole […] »
    C’est bien beau mais l’offre de mobilité electrique reste très médiocre et le sera encore pendant la prochaine décennie.
    Même Tesla est en grande difficulté avec sa future model 3 et vient de licencier plusieurs centaines d’employés.
    Et quid de la construction de nouvelles centrales électriques ? Et surtout du réseau de distribution qui va avec …

    Sinon au lieu de tirer des plans sur la comète avec la voisine, abordez plutôt les problèmes chroniques d’infrastructures et d’urbanisme au Luxembourg.

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