Nouveau cap, nouvel équipage

Les uns étaient radieux, les autres avaient les traits un peu tirés. Hier, les représentants des partis élus dimanche soir à la Chambre des députés ont été reçus par le Grand-Duc au Palais à Luxembourg. La soirée électorale n’est pas la fin de l’histoire, mais le début d’une nouvelle aventure politique : celle des discussions pour former une coalition.
La coalition Gambia II réunissant déi gréng, DP et LSAP est aujourd’hui dans les starting-blocks. Mais reste à savoir maintenant si elle va faire un faux départ et être disqualifiée ou si elle va franchir rapidement la ligne d’arrivée.
Le long processus de discussion s’est enclenché dès dimanche soir lorsque les résultats ont été dévoilés au compte-goutte sur les grands écrans des quartiers généraux de campagne. Ce second tour électoral peut parfois surprendre hors des frontières grand-ducales (voire même à l’intérieur). Oui, le Luxembourg cultive encore cette chose si précieuse en voie de disparition parfois chez ses voisins : créer un dialogue politique entre partis parfois très différents pour travailler ensemble et permettre à la société d’avancer. Le tout, en respectant les choix de la population. Vous avez dit gageure?
Au Grand-Duché, le vainqueur n’est pas celui qui consomme sa victoire en balayant d’un revers de main tous les autres partis et leurs idées, en écrasant et en montrant une seule et unique voie à suivre. Il faut discuter, créer un programme commun, consulter les militants, convaincre et faire des sacrifices. Aujourd’hui, l’actualité politique luxembourgeoise vivra au rythme de ces discussions avec ses revirements et ses attentes.
Quel cap prendra le pays ces cinq prochaines années? Tout se décidera ces prochains jours. On connaîtra la composition de l’équipage qui prendra le large et si certains risquent d’être dégradés et de se retrouver dans la salle des machines en lieu et place de la timonerie, où se trouvent les instruments de navigation.

Laurent Duraisin