Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Quel surnom pourrait-on donner à Theresa May ? Jeudi, elle a encore dû affronter les députés de la Chambre des communes et ce ne sera pas la dernière fois. À la barre, le capitaine Theresa May tient bon, même si le navire britannique tangue depuis que la décision de quitter l’Union européenne a été actée en juin 2016. Oui, c’était déjà il y a presque trois ans. Trois ans que Theresa May ferraille avec les élus britanniques et les Européens pour une sortie de l’Union en bon ordre, trois ans qu’on la raille pour quelques pas de danse ou une conférence de presse ratée, trois ans que les membres de son propre camp politique tentent de torpiller ses initiatives pour sortir le Royaume-Uni de l’impasse. Mais Theresa May, battue par les vents, ne sombre jamais !
Et cette tempête n’est pas près de se terminer. Les votes risquent encore de se succéder au palais de Westminster, alors que la date fatidique du 29mars 2019 se rapproche à grands pas et qu’aucune solution n’a été trouvée. Le 29 mars, c’est dans deux semaines… Négociations, discussions, interventions, débats, interviews : comptez sur Theresa May pour ne pas lâcher l’affaire et occuper le terrain comme elle l’a toujours fait.
Mercredi, à la Chambre des communes, sa voix enrouée ne l’a pas empêchée de renvoyer dans les cordes ses opposants. Une habitude. Elle n’a jamais vacillé face aux attaques de tous ceux qui ont voulu le Brexit mais qui ont subitement quitté leurs responsabilités politiques quand les résultats du référendum sont tombés, laissant le soin aux autres de gérer la crise. Elle a aussi tenu bon quand une partie de son gouvernement a fui après l’accord trouvé avec les pays de l’Union européenne en novembre dernier.
L’ironie du sort veut que Theresa May ait milité, il y a un peu moins de trois ans, pour que le Royaume-Uni reste dans l’Union européenne. Maintenant, c’est elle qui est au cœur de la mêlée pour que son pays quitte l’Union européenne sans briser son avenir. C’est ce que l’on appelle le sens du devoir…
Laurent Duraisin