L’invasion de l’Ukraine, ordonnée et orchestrée par l’autocrate Poutine, provoque des ondes de choc sur le Vieux Continent. L’agression armée menée par les soldats russes se solde par des drames humains inqualifiables. Pour stopper l’assaut, les pays de l’Occident fournissent, en retour, des milliers d’armes aux forces ukrainiennes. L’absurdité de toute guerre se résume à ce double constat.
L’Europe pensait pourtant que ces heures sombres étaient derrière elle. La création en 1945 des Nations unies avait comme objectif le maintien de la paix. Pour mettre fin à des siècles de guerre à répétition en Europe, les dirigeants politiques entament également dès 1945 le processus de construction qui aboutit à l’Union européenne. En 1949 est créée, avec l’OTAN, une alliance de défense pour assurer la sécurité des États-Unis, du Canada et, aujourd’hui, de 21 pays européens.
Acteur-clé de la libération de l’Europe du joug nazi, l’Union soviétique a bien intégré l’ONU, mais a été mise à l’écart des projets européen et transatlantique. Très rapidement, deux blocs ennemis se sont formés. Le spectre de la guerre froide n’a jamais été enterré, en dépit des ouvertures politiques intervenues après la chute du mur de Berlin en 1989. «Le Russe» est resté, au moins dans les armées occidentales, le principal ennemi, y compris au Luxembourg.
Le contexte géopolitique depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale comprend trois cycles majeurs, toujours marqués par des guerres : défense collective de l’Occident pour dissuader «le Russe» lors de la guerre froide, gestion de crise et opérations de maintien de la paix dans les Balkans, en Afghanistan et en Irak avant le retour à la défense collective, lancé en réaction à l’invasion russe en 2008 en Géorgie, suivie par celles en 2014 du Donbass et, donc, en 2022 de l’Ukraine.
Si les deux blocs d’antan portent chacun leur part de responsabilité, le cercle vicieux décrit plus haut n’a pas évolué en 75 ans : des armes créent des drames humains et, malheureusement, ce sont ces mêmes armes qui doivent protéger des millions de civils innocents. Rien de tout cela ne peut toutefois excuser ou justifier l’agression non provoquée de l’Ukraine et les crimes de guerre commis par les troupes russes.