On se serait cru de retour en mars 2020. Samedi, deux grandes enseignes discount allemandes ont été prises d’assaut. Douze mois après la ruée inédite sur le papier toilette, les consommateurs se jettent aujourd’hui comme des affamés sur les tests antigéniques rapides. Mais pourquoi donc?
Plus que le prix compétitif (entre 22 et 25 euros pour un kit de 5 tests), il semble que c’est un vent de liberté qui a poussé des dizaines de milliers de personnes à dévaliser les rayons. Cette ruée paraît toutefois prématurée. Si les tests rapides vont pouvoir accompagner le déconfinement, ils ne servent pas encore à grand-chose. Cela est d’autant plus vrai que les tests qui sont actuellement en vente doivent toujours être maniés par des professionnels de santé. Ces tests ne présentent donc que très peu d’utilité s’ils sont réalisés à domicile.
Au Luxembourg, une série de pharmacies vendent déjà librement ces tests rapides. Le prix pour un kit de 25 unités peut atteindre les 270 euros. Comme pour les tests bon marché vendus en Allemagne, il est à souligner qu’il ne s’agit pas encore des autotests attendus de pied ferme. Le gouvernement prévoit de communiquer cette semaine sur les caractéristiques, l’apport et l’emploi de ces tests, appelés à venir compléter le dépistage à grande échelle du Grand-Duché.
Les tests rapides vont-ils permettre d’ouvrir des portes qui sont encore fermées aujourd’hui ? Entre les lignes, le Premier ministre a évoqué l’option d’un test rapide pour pouvoir fréquenter un restaurant. Il est néanmoins difficile d’imaginer comment un restaurateur pourrait contrôler que le test a été effectué par un client et qu’il est bien négatif. On semble toutefois être engagé dans cette voie. Xavier Bettel ne cesse de répéter que le futur certificat vaccinal de l’UE ne doit pas être un passeport offrant des droits exclusifs aux vaccinés. Mais ce sera soit la vaccination, soit un test négatif pour, par exemple, pouvoir voyager.
Malgré les précautions prises, le risque de voir la société se diviser est réel. Il sera indispensable de savoir si le prix à payer pour obtenir davantage de sécurité sanitaire pourra justifier une possible menace sur la cohésion sociale.
David Marques