Seules douze femmes ont été élues directement à la Chambre lors des élections du 14 octobre, ce qui correspond à un pourcentage de 20 % (12 femmes pour 60 sièges), soit 2 femmes (ou 3 points de pourcentage) de moins qu’en 2013 (14 sur 60). Pour le Conseil national des femmes du Luxembourg (CNFL), les résultats des élections sont, de ce fait, «consternants». De son côté, l’ASBL CID-femmes et genre s’indigne que le Luxembourg ait chuté à une «mauvaise» 98e place, sur 193 pays, en ce qui concerne la représentation féminine dans les assemblées parlementaires, et cela, de surcroît «un an avant le 100e anniversaire du droit de vote universel».
Si le CID-femmes et genre donne la faute à «la stratégie électorale de beaucoup de partis» qui serait «en partie» responsable du «manque de politiciennes présentes autour des tables rondes et de la sous-représentation des femmes en tant que têtes de liste», le CNFL incrimine, lui, le système électoral luxembourgeois, qui «réduit fortement l’effet potentiel de l’obligation légale de présenter au minimum 40 % de candidat-e-s du sexe sous-représenté». «En conséquence, des procédures volontaristes doivent impérativement accompagner cette nouvelle législation importante», revendique le CNFL.
Cela dit, la section féminine de l’ADR (ADR-Fraen) a, elle, une vision sensiblement différente de la question. En effet, d’après elle, l’une des principales causes de la régression de la représentation des femmes au Parlement est à mettre sur le compte du… CNFL ! Dans un communiqué publié mardi, l’ADR-Fraen est d’avis que «la campagne antidémocratique sexiste et misandre du CNFL « Votez égalité », sous forme d’appel fait aux femmes afin qu’elles ne votent que pour des femmes, a été sanctionnée par beaucoup d’électeurs et d’électrices». La seconde raison invoquée pour expliquer ce résultat serait, justement, le quota obligatoire de 40 % de candidates, car l’ADR-Fraen juge que cette mesure a eu un effet inverse et se dit contre toute «discrimination basée sur le sexe, qu’elle soit positive ou négative».
Alors, qui a raison ?
Claude Damiani