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Le prix de la liberté

Nous voilà repartis pour un tour. Contre toute attente, le gouvernement a décidé, mardi, d’alléger le confinement durci, en vigueur depuis le 26 décembre. Oui, les chiffres en provenance du front sanitaire vont dans la bonne direction. Mais non, l’alerte ne peut pas encore être levée, loin de là. C’est entre ces deux paramètres que le Premier ministre, Xavier Bettel, et la ministre de la Santé, Paulette Lenert, ont tenté de naviguer. En fin de compte, les commerces non essentiels auront été fermés pour deux semaines à peine. L’enseignement à distance se limitera, comme prévu, à une seule semaine. La culture peut reprendre ses droits après avoir été mise en veille fin novembre.

Au vu des inconnues qui persistent, il n’est pas exclu que ce déconfinement partiel ne se transforme en cadeau empoisonné. Il est encore trop tôt pour connaître l’impact des fêtes de fin d’année sur le nombre de nouvelles infections. Le même constat vaut pour les retours de vacances mais aussi le nouveau variant du Covid-19, plus contagieux, qui vient d’être détecté au Luxembourg. Le gouvernement est toutefois prêt à assumer le choix d’un retour à davantage de normalité. Une mesure, qui selon Xavier Bettel, est aussi nécessaire pour soulager la souffrance mentale d’un nombre grandissant de citoyens.

La ministre de la Santé insiste, tant bien que mal, sur le maintien de bon nombre de restrictions pour souligner qu’aucun relâchement n’est permis. Le couvre-feu, certes reporté à 23 h, mais aussi les limitations strictes au niveau des rassemblements, y compris en privé, sont mis en avant. Vu le nombre actuel d’infections, qui tourne toujours autour d’une moyenne de 200 cas par jour, il n’existerait cependant pas encore de marge suffisante pour rouvrir cafés et restaurants. Le principal risque d’infection subsisterait lors de réunions, que ce soit en famille ou autour d’une bonne table.

Le changement à intervalles réguliers des règles peut irriter. «Une pandémie ne peut pas être planifiée dans tous ses détails», se défend Paulette Lenert. La ministre n’a cependant pas tort d’affirmer que l’exercice d’équilibriste, mené par le gouvernement, est le prix à payer pour retrouver davantage de liberté, réclamé haut et fort.

David Marques

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