Le fantôme d’al-Baghdadi

Cinq ans et il est réapparu. L’État islamique a diffusé, lundi, la vidéo de son chef Abou Bakr al-Baghdadi. Le document de l’organisation jihadiste est en cours d’authentification. Ce qui est sûr, c’est que cette vidéo est récente, puisqu’elle évoque les attentats sanglants du dimanche de Pâques au Sri Lanka et la défaite de l’État islamique dans son dernier bastion situé en Syrie, non loin de la frontière irakienne, à Baghouz.

Les États-Unis ont offert une récompense de 25 millions de dollars pour la capture du chef autoproclamé du califat. Un califat qui n’existe plus mais qui avait jeté son voile noir sur de grandes parties du Moyen-Orient, obligeant près de sept millions de personnes à vivre sous la coupe des terroristes et de leurs préceptes moyenâgeux.

N’en déplaise à Trump, l’État islamique n’a pas encore été vaincu et continue d’essaimer sur le globe au gré des déstabilisations et des tensions entre communautés. Abou Bakr al-Baghdadi le dit lui-même dans le document diffusé lundi : l’État islamique est prêt à une guerre longue contre l’Occident et l’organisation se vengera pour la mort de ses militants sur le champ de bataille. Désormais, l’État islamique retourne à la clandestinité, mais n’est pas moins dangereux qu’auparavant.

L’apparition sur une vidéo d’Abou Bakr al-Baghdadi prouve aussi qu’il est encore en vie. Il avait été donné pour mort durant l’été 2017. Une information démentie au bout de quelques semaines. Après l’offensive menée par les États-Unis et ses alliés dans la région de Baghouz, nombreux sont ceux qui espéraient que le calife de l’État islamique serait capturé ou tué. Il n’en est rien. Il s’est échappé avec ses fidèles de la nasse se refermant autour de ce village quasiment rasé par les bombes. Y était-il d’ailleurs vraiment?

C’est maintenant une autre bataille qui commence pour les gouvernements de la région et leurs alliés : celle du renseignement et de la contre-insurrection pour tenter de débusquer l’homme le plus recherché du monde.

Laurent Duraisin