Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Les mises en garde contre le changement climatique ne datent pas d’hier. Et, pourtant, les scientifiques n’ont pendant de très longues années pas eu voix au chapitre.
Aujourd’hui, le climat constitue une aubaine pour les acteurs politiques. Les partis ne cessent plus de se profiler avec une (pseudo) lutte contre le réchauffement de la planète. Entre les déclarations d’intention dans les programmes électoraux ou des tours à vélo publiquement mis en scène, il reste cependant encore un important fossé entre les protestations de bonne volonté et les actions concrètes. Le gouvernement, qui compte une force motrice comme déi gréng, solidement renforcée lors des législatives de 2018, connaît lui aussi les plus grandes peines à mettre en place une stratégie pour atteindre des objectifs ambitieux. Depuis vendredi, un plan d’action concret se trouve enfin sur la table. Il a été fustigé d’emblée. Plus que jamais, il est toutefois nécessaire de tirer sur une même corde.
Il y a 10 ou 15 ans, on ne se serait pas attendu à voir un ministre de l’Environnement, ou dans ce cas précis un ministre de l’Énergie, s’exprimer devant un congrès syndical. Claude Turmes faisait pourtant partie des invités de l’OGBL, samedi. Le camp syndical fait lui aussi partie des forces vives qui ont identifié le climat comme une priorité absolue. Un premier résultat concret de cet engagement est que le monde politique se dit prêt à lier politique climatique et politique sociale.
Entretemps, une certaine volonté de s’engager en faveur d’une planète plus verte se dégage au sein de la société civile. Mais elle reste fragile. Les attaques remplies de haine contre la militante suédoise Greta Thunberg sont un indicateur du très long chemin qui reste à parcourir avant d’obtenir un large consensus sur la nécessité de lutter contre le réchauffement de la planète.
Le climat ne doit plus être considéré comme une aubaine pour marquer des points. Il doit devenir une priorité absolue avec, à la clé, des actions qui peuvent faire mal, mais qui sont indispensables.
David Marques
