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L’avenir sans Juncker

Oui, une véritable ère politique s’achève. Vendredi, Jean-Claude Juncker a siégé une dernière fois à la table des chefs d’État et de gouvernement.

Sa carrière se termine à un moment où l’UE se trouve à la croisée des chemins. Ce constat a été dressé à de multiples reprises depuis les débuts de la Commission Juncker en novembre 2014. Crise migratoire, crise grecque, crise de l’euro, Brexit : l’Europe s’est retrouvée en permanence le dos au mur.

Doté d’une expérience sans égal, Jean-Claude Juncker n’a jamais fléchi. Les moments de suffisance en tant que Premier ministre n’y changent rien. Fêté dès 1996 comme le «héros de Dublin», après avoir réussi à concilier la France et l’Allemagne sur le projet de l’union économique et monétaire, il a signé d’autres succès majeurs. Son insistance pour maintenir la Grèce dans l’euro est un exemple. Il est, jusqu’à ce jour, un des seuls à avoir réussi à raisonner Donald Trump. Et avec un peu de bonne volonté de la part de Londres, la Commission Juncker aura aussi réussi à mener à bien un Brexit ordonné. La sortie du Royaume-Uni va toutefois laisser un goût amer.

Mais ce divorce doit aussi servir à l’UE à rebondir. Pour réussir ce défi, les dirigeants se sont accordés sur un plan ambitieux, qui doit maintenant être porté par la prochaine Commission européenne. Ce sommet a toutefois démontré que l’Union reste désunie sur certains points. Un accord sur le nouveau budget européen est encore très éloigné. Mais comme le souligne à juste titre le Premier ministre, Xavier Bettel, le projet européen ne pourra pas avancer sans un financement adéquat des projets phares que sont la digitalisation et l’environnement. Le repli sur soi reste encore trop fréquent. Et pourtant : en restant uni lors de la difficile négociation du Brexit, les 27 ont démontré leur capacité à réussir de grandes choses.

S’il y a bien une leçon à tirer de l’œuvre de Jean-Claude Juncker, c’est que les membres de l’UE ne peuvent réussir qu’ensemble. Grands et plus petits pays doivent rester solidaires. Le Luxembourg donne l’exemple à suivre.

David Marques

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