Une onde de choc. Vendredi matin, le candidat de La République en marche à la mairie de Paris Benjamin Griveaux jette l’éponge. La raison ? Une vidéo à caractère sexuel de l’ancien porte-parole du gouvernement français qui commence à faire le tour des réseaux sociaux. Le candidat explique sa décision par la volonté de protéger sa famille face à ce qu’il qualifie d’un «torrent de boue».
À la manœuvre de la fuite de cette vidéo, un artiste contestataire russe, réfugié politique depuis 2017 en France. L’homme affirme «tenir cette vidéo d’une source qui avait une relation consentie avec Benjamin Griveaux». Il refuse de préciser comment il a obtenu la vidéo en arguant de la «protection» de sa source. Interrogé sur les critiques quasi unanimes de la classe politique française sur ses méthodes, l’artiste militant russe se borne à dire que «chacun a son idée de ce qui est beau ou ignoble». «Je m’en fiche de la personnalité de Griveaux, c’est une question de principe. C’est comme si un militant contre les violences faites aux femmes tabassait la sienne tous les soirs», dit-il.
Cette affaire a fait parler tout au long du week-end. Et pas seulement en France, où l’artiste russe et sa compagne ont été placés en garde à vue pour «atteinte à l’intimité de la vie privée» et «diffusion sans l’accord de la personne d’images à caractère sexuel».
Et cette affaire interroge, une fois encore, sur la frontière entre la sphère publique et la sphère privée. Un homme ou une femme politique n’a-t-il ou n’a-t-elle plus de vie privée, une fois candidat ou candidate dans un scrutin électoral ? Tout doit-il être mis sur la place publique ? Et en démocratie, tous les coups sont-ils permis ? Des questions auxquelles chacun et chacune a sa réponse. Une chose est sûre, les citoyens demandent un devoir d’exemplarité aux hommes et femmes politiques. Pour cela, doit-on en arriver à de telles pratiques mises au jour par l’affaire Griveaux ?
Guillaume Chassaing