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La théorie de la honte !

À la terrible tragédie qui frappe actuellement le cœur de l’Italie s’est ajoutée une nauséabonde théorie du complot, lancée sur le réseau social Facebook. Alors que le bilan des victimes du tremblement de terre s’alourdissait au fil des heures, un internaute a cru bon de lancer une fausse information du plus mauvais goût sur la toile, à savoir que l’État italien ne sortirait pas un sou de ses caisses pour indemniser les victimes.

En cause, d’après cette théorie due à des «complotistes», selon le quotidien La Stampa, le degré de magnitude du séisme qui aurait délibérément été falsifié par le gouvernement de Matteo Renzi. L’internaute à la base de cette «intox» annonçait, dès jeudi, que selon une loi voulue par l’ancien chef du gouvernement Mario Monti, l’État n’indemniserait les victimes qu’à l’unique condition que le degré de magnitude dépasse 6,1 sur l’échelle de Richter. Or les médias italiens relaient, depuis la catastrophe, l’information qui leur a été fournie par l’Institut national italien de géophysique et volcanologie (INGV), un degré de 6, tandis que les médias étrangers parlent d’un degré de 6,2.

Il n’en fallait pas plus pour que des internautes malveillants ne suggèrent une théorie du complot – qui a fait le tour du web – au niveau des plus hautes instances de l’État italien : Renzi et son gouvernement auraient intimé aux sismologues de l’INGV de falsifier le degré de magnitude afin que l’État n’ait pas à mettre la main à la poche.

Alors même que Matteo Renzi, dès jeudi, au terme d’un Conseil des ministres extraordinaire, décrétait l’état d’urgence, débloquait une première enveloppe de 50 millions d’euros et annonçait la suspension du paiement des impôts dans les territoires touchés, le «début de polémique» en a fait vomir plus d’un, dont les journalistes de La Stampa, qui se sont attachés à démonter cette théorie. La nausée s’est révélée d’autant plus grande que Renzi a appelé tous les Italiens à l’unité et à se garder de toute division politique, tandis que le président de la République, Sergio Mattarella, affirmait, lui, qu’aucun Italien ne serait abandonné.

Claude Damiani (cdamiani@lequotidien.lu)

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