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La mort d’une « révolution »

Retour en 1979/1980. Avec Margaret Thatcher au Royaume-Uni et Ronald Reagan aux États-Unis, le monde anglo-saxon lance la «révolution conservatrice» (réduction du rôle de l’État dans les sphères économique et sociale, baisse des impôts des plus riches et des grandes entreprises, libéralisme économique et conservatisme sociétal). L’Europe, disciplinée, suit en partie le mouvement.

2016/2017. Les Britanniques votent en faveur du Brexit. La Première ministre Theresa May pousse son pays vers la sortie du marché unique européen pour pouvoir reprendre le contrôle des questions migratoires. Le président américain, Donald Trump, porte un coup d’arrêt au libre-échange commercial traditionnellement défendu par les États-Unis (en étant, dans les faits, beaucoup plus protectionnistes que l’UE). Il a ainsi signé, hier, le retrait de son pays du projet de traité de libre-échange transpacifique (TPP) et le TTIP (accord de libre-échange transatlantique avec l’UE) n’a désormais quasiment plus aucune chance de voir le jour. Ironie de l’histoire, le TPP était fustigé par nombres d’ONG environnementales et de la société civile américaine, celles-là même qui ont manifesté contre le milliardaire ce week-end.

Nous assistons donc chez les dirigeants politiques anglo-saxons à un retour à un discours protectionniste teinté de nationalisme, même si, au vu de la composition du gouvernement Trump (des millionnaires et des milliardaires), il faut encore attendre avant d’acter définitivement ce virage protectionniste au nom de la «défense des travailleurs américains». La question est : l’Europe va-t-elle à nouveau suivre le mouvement?

Les déclarations récentes de certains dirigeants d’Europe de l’Ouest – particulièrement rebutés par l’homme à la mèche blonde, contrairement à ceux de l’Est – amènent à répondre par la négative. Mais ce discours séduit de plus en plus d’électeurs qui ont le sentiment que leurs gouvernants n’ont plus aucune prise sur le destin de leur propre pays. 2017 devrait nous apporter un début de réponse.

Nicolas Klein (nklein@lequotidien.lu)

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