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La modernité syndicale

Après un peu plus de 18 mois de négociations et d’échanges parfois musclés, le secteur bancaire et ses quelque 26 100 salariés vont pouvoir profiter d’une nouvelle convention collective jusqu’en 2020.

Aujourd’hui, l’ensemble des syndicats et des représentants du secteur bancaire vont signer une convention d’une dizaine de pages, qualifiée de «moderne» et de «simplifiée», devant apporter une meilleure reconnaissance du travail des salariés et une plus grande transparence. En d’autres termes, une rémunération supérieure ou l’obtention d’une ou de plusieurs primes selon l’ancienneté.

Car, pour ce qui est de la modernité et de la simplification, il faudra repasser en 2020, surtout si l’on se base sur une version de la convention collective en question datée du mois de mai dernier. Par contre, il ne faudra pas oublier de féliciter les syndicats, qui, à quelques mois des élections syndicales, ont réussi à obtenir une rallonge financière pour les salariés et une vague avancée en matière de formation. En même temps, un salarié n’est-il pas plus heureux lorsqu’il gagne plus d’argent?

Un raisonnement qui date et qui n’est plus vraiment en adéquation avec les attentes des salariés qui souhaitaient une réelle amélioration des conditions de travail. Au passage, le problème des «faux cadres», pourtant au catalogue des revendications avant les négociations, n’a pas été réglé. Sans doute afin de «simplifier» la convention. Autre grande réclamation des syndicats, il y a quelques mois, la prévention des risques psychosociaux.

Autrement dit, les risques de burn-out, fréquent dans le secteur bancaire. La convention est certes dotée d’un paragraphe intitulé «bien-être» où l’employeur s’engage à améliorer sa responsabilité sociale mais reste tristement vague sur le sujet.

Que les syndicats soient arrivés à un accord est une très bonne chose. Mais que l’on arrête de qualifier cet accord de «moderne», car avaler des couleuvres afin d’arriver à un compromis et préserver le dialogue social n’a absolument rien de moderne.

Jeremy Zabatta

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