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La gueule de bois

Le pays s’est réveillé, hier matin, avec la gueule de bois. Le raz-de-marée du non au référendum a laissé des traces. Quel signal l’électorat âgé et conservateur a-t-il envoyé aux résidents étrangers et aux jeunes, qui n’ont pas voix au chapitre, si l’on se réfère au résultat brut du scrutin.

Pour être clair : l’électeur est souverain et le résultat doit être respecté. Dans le même temps, les bonnes conclusions doivent être tirées. Car le rejet massif des solutions proposées pour combler le déficit démocratique du pays ne se limite pas à un seul fait. Le vote sanction a certainement influencé le score. L’incompréhension, l’absence d’esprit d’ouverture mais aussi les fausses peurs, générées par une campagne tronquée, ont pesé. En fin de compte, combien de personnes ont véritablement répondu aux questions posées, qui ont une dimension sociétale bien plus complexe que la réponse simpliste qui a souvent été donnée?

Hier en tout cas, le camp du oui était mal à l’aise. Et cela ne vaut pas uniquement pour le gouvernement. De nombreux citoyens n’ont pas hésité à exprimer leur «honte» sur les réseaux sociaux. En face, le camp du non jubilait. D’autres commençaient seulement à réaliser l’ampleur de l’impact que le non massif pouvait avoir sur le pays.

Peu importe finalement les raisons des uns et des autres : les problèmes qui se situent à la base des solutions proposées par la majorité n’ont pas disparu avec le rejet massif. Au contraire : le clivage de la société est apparu au grand jour et toutes les parties impliquées doivent maintenant prendre leurs responsabilités. Les fuir en démissionnant n’est pas une option.

Il est à espérer que la politique politicienne laissera la place à un débat bien plus serein. L’erreur d’être trop hautain par rapport à la population doit être évitée à l’avenir. Il faudra poser les jalons dès cet après-midi, lors du débat sur l’issue du référendum à la Chambre.

Il y a exactement 200 ans aujourd’hui que le Grand-Duché a vu le jour à Vienne. Ce que le pays a perdu à l’époque en superficie, il l’a gagné en souveraineté et en solidarité. Afin d’éviter que le pays ne rétrécisse une nouvelle fois, chacun doit désormais se projeter dans l’avenir.

David Marques

Un commentaire

  1. Une analyse pleine de clareté et de perspicacité. Bravo! Reste en effet à espérer que l’humanité va enfin réaliser que nous ne sommes que de simples mortels et que seul l’amour pourra nous aider. Raison pour laquelle les paroles du philosophe américain Michael Jackson doivent être introduites de le cursus scolaire de tout luxembourgeois. « Heal the world », « We are the world », « Man in the mirror » … voilà ce qui aidera la nouvelle génération à se libérer des chaînes de leurs ancêtres. Ou comme Kiss l’a chanté « We are one ».

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