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La fièvre du samedi après-midi

À nouveau, samedi après-midi, des manifestants ont investi l’espace public pour crier leur mécontentement face aux mesures anticovid prises par le gouvernement. Cette fois, ils étaient moins nombreux que lors des rendez-vous de la fin de l’année dernière, mais toujours aussi remuants. Pour se faire entendre, une partie des participants ont défilé dans le centre de la capitale au lieu de rester près du Glacis pour énumérer leurs revendications. Sous les cris de «liberté», ils ont bien entravé celle des autres, bloquant par moments les artères du quartier Gare et de la Ville-Haute. Pourquoi sont-ils passés par le centre-ville ? S’attendaient-ils à ce que les passants jettent subitement leurs paquets et les suivent le poing levé ? Non, c’est évidemment pour gêner, ennuyer et, comme dirait un certain président, «emmerder» le gouvernement (et tous ceux qui ne sont pas de leur avis). On en est là. Le rendez-vous de samedi était-il un baroud d’honneur avant la mise en place du Covid Check en entreprise et, qui sait, la vaccination obligatoire pour tous ? Pas vraiment. Il semble qu’il faille désormais s’habituer à ces cortèges hétéroclites rassemblant plus d’antitout que d’antimesures liées au coronavirus. Les discours sont connus et sont souvent l’expression dans le monde réel du magma nauséabond se répandant dans l’univers virtuel des réseaux sociaux. Ceux qui défilaient avec pour simple revendication de vouloir disposer de leur corps face au vaccin sont presque devenus inaudibles.

Le mouvement antirestrictions covid ne semble que le début. Quand la crise sera passée (car un jour elle sera un mauvais souvenir), nous retrouverons encore la frange radicale de ces manifestants qui, sous pseudonyme, alimentent leur paranoïa sur les réseaux sociaux ou les messageries cryptées, vomissent leur haine sur tout ce qui les entoure, sur nos institutions, sur nos gouvernants élus, sur la presse, sur les grandes entreprises, sur ceux qui gèrent soi-disant le monde dans l’ombre, sur notre système démocratique… Arrêtons là, car la liste est longue. Ce mal va survivre au coronavirus et le Grand-Duché ne sera pas épargné. Qui a le remède ? Nous tous, mais le traitement s’annonce long.

Laurent Duraisin

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