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La classe Obama

La liste des choses qui vont nous faire regretter Barack Obama est longue. À quelques jours de l’investiture de son successeur, le dernier discours du 44e président des États-Unis était empreint d’une classe qui a prévalu pendant les huit ans de l’exercice de son pouvoir. Pas un scandale, pas une affaire, pas une gaffe, l’excellent orateur a clôturé huit ans par un discours encore une fois magnifique où il aura même écrasé une petite larme. Politiquement bien sûr, son héritage est loin d’être parfait. Les tensions raciales sont toujours à vif, les classes moyennes se sentent abandonnées malgré la sortie de la crise, l’Obamacare apparaît comme bien fragile face aux attaques de la prochaine administration. Au niveau de l’international, un président américain n’avait pas été aussi populaire depuis bien longtemps.

La grâce du couple Obama va bientôt nous manquer. Barack a rendu un vibrant hommage à sa femme, Michelle, qui a su incarner à la perfection la fonction de première dame. Tout en restant à sa place, elle est sortie du rôle de potiche qu’on réserve bien souvent à une femme de président. Le couple Obama est un tandem, où l’un ne serait probablement rien sans l’autre. Finalement ils en seraient presque énervants à être aussi parfaits.

Alors évidemment la transition est difficile. On passe de l’élégance et de la classe à… la famille Trump. Du bling-bling et de la vulgarité à tous les étages. Il n’a même pas été encore intronisé qu’on parle déjà d’un scandale de sextape détenue par les Russes. D’un coup, on oublie la classe et l’intelligence et on passe à des scandales sous la ceinture. Meryl Streep avait raison lors de son discours aux Golden Globes, «le manque de respect attire le manque de respect, la violence incite à la violence». C’est dire si avec le caisson de résonance que représentent les réseaux sociaux, ces quatre prochaines années risquent de ressembler à un mauvais épisode de téléréalité. Sauf que le scénario n’est pas écrit à l’avance et que les conséquences pourraient être désastreuses. Nous n’avons pas fini de regretter Barack Obama.

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)

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