La chasse aux variants est relancée. Mardi, la France a suspendu ses liaisons aériennes avec le Brésil. La faute au variant brésilien qui a fait des dégâts terribles dans le pays et qui, surtout, risque de passer à travers les mailles du filet vaccinal (lire également en page 5). Alors que bon nombre de pays européens visent la mi-mai pour retrouver un semblant de normalité avant un été qui est annoncé comme celui d’une certaine renaissance, voilà que le coronavirus menace une énième fois un retour à une ambiance plus sereine.
Les laboratoires poursuivent leurs recherches pour tenter de remporter la course de vitesse contre les évolutions du Covid-19 mais, sur la ligne de départ, ils sont partis bien en retard. Le variant brésilien ne sera qu’un nouveau visage de la maladie qui risque d’en revêtir tant d’autres dans les mois qui viennent. L’Organisation mondiale de la santé a déjà dit son inquiétude concernant l’évolution de la pandémie loin de ces pays industrialisés qui pensent déjà à l’après-crise. Dans ces nations lointaines, le coronavirus enjambe sans difficulté les maigres digues posées çà et là par des structures sanitaires défaillantes et, comme nous, dépassées par l’ampleur de la crise. Et au milieu de ce chaos, les variants risquent de se développer. Pour stopper les évolutions du virus, il faut stopper les contaminations. Et il n’y a qu’une seule solution : le vaccin. Mais ces pays pauvres sont loin des circuits de distribution et malgré l’effort de l’ONU et de certains pays fabriquant les fameuses doses, le compte n’y est toujours pas pour freiner puis stopper cette circulation qui multiplie les risques des nouvelles menaces.
Les prochains mois qui s’annoncent seront stressants. Encore et toujours. Les autorités sanitaires resteront à l’affût de nouveaux variants qui risquent tout simplement de rendre inefficaces les stratégies mises en œuvre. À la mi-mai, nos pays européens passeront un cap, mais ils ne devront pas baisser la garde ni crier victoire trop vite. Même s’il faut toujours rester positif, des mauvaises nouvelles risquent d’assombrir le ciel estival. Soyons prêts à toutes les éventualités, le coronavirus n’a pas dit son dernier mot.
Laurent Duraisin