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Jour de paix, jour de guerre

Le lundi 8 mai sera férié en France. L’Hexagone commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale, marquant la victoire des Alliés sur l’abomination nazie. Un jour de célébration de la paix. Pour les partis politiques français, c’est pourtant un nouveau front qui s’ouvrira lundi : celui des élections législatives. Elles prendront cette année l’allure d’un troisième tour après la présidentielle de ce dimanche, car aucun des deux candidats qualifiés au second tour ne dispose a priori d’un parti à même de lui offrir une majorité parlementaire.

Si par malheur, la candidate du FN franchissait la dernière marche menant à l’Élysée, elle aurait toutes les difficultés à gouverner. Le parti d’extrême droite pâtit d’une implantation locale déficiente. Ses candidats manquent souvent de crédibilité auprès des électeurs, même s’il a su ces dernières années étoffer ses effectifs de militants plus présentables. Le FN dispose actuellement de deux sièges à l’Assemblée nationale et l’on voit mal comment il pourrait obtenir les 289 députés nécessaires à une majorité, quand bien même Le Pen pourrait s’appuyer sur d’opportunistes ralliements.

Si Macron l’emporte, il y a fort à parier que les deux grands partis de gouvernement traditionnels se déchireront et se fractionneront. La toute jeune formation politique de Macron ne dispose que d’un embryon d’ancrage territorial. S’il présentera des candidats propres, il a annoncé vouloir gouverner avec les députés de droite et de gauche selon les sujets. Ce qui paraît très aléatoire.

Les ambitions personnelles et l’attrait du pouvoir promettent de beaux pugilats et retournements de veste à droite comme à gauche. Les trahisons seront légion au PS et chez LR. D’aucuns, comme l’ancien Premier ministre Manuel Valls, n’ont pas attendu l’issue du second tour pour déclarer leur disponibilité à Macron. À moins que ce dernier, qui revendique la rupture avec les arrangements politicards, ne décide de se passer d’eux. Auquel cas, le risque sera grand de voir le pays devenir ingouvernable. Pour le vainqueur de dimanche, le plus difficile est à venir.

Fabien Grasser (fgrasser@lequotidien.lu)

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