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Il faudra passer à la caisse, Boris

En pleine campagne des législatives pour asseoir une majorité pleine et entière, les conservateurs britanniques font ce qu’ils savent faire de mieux  : attaquer l’Europe et brosser les électeurs dans le sens du poil. Les vieux ressorts qui ont marché pendant la campagne du Brexit sont de sortie, et c’est son meilleur ambassadeur qui se charge toujours du sale boulot, le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson. L’ancien maire de Londres s’était illustré ces derniers mois par son silence, muselé par la Première ministre, Theresa May, qui voulait éviter pendant quelque temps ses dérapages verbaux et autres bourdes.

Mais campagne électorale aidant, Boris Johnson peut de nouveau se lâcher. C’est lui qui avait posé plusieurs fois devant un bus rouge clamant que sortir de l’Europe équivaudrait à redonner au service public de santé 350  millions de livres sterling. Il n’en était évidemment rien. Ce mensonge éhonté n’a pas coupé les ardeurs du ministre qui a déclaré ce week-end, non sans provocation, que le Royaume-Uni ne paierait rien à l’Union européenne, et que c’était même le contraire qui allait se produire. Encore une grosse ficelle pour donner le message aux électeurs que s’ils votent conservateur le 8  juin, tout va bien se passer.

Mais dans quel monde vit Boris Johnson? Il n’est pas assez stupide pour nier le fait qu’il y aura les pensions des fonctionnaires européens britanniques à payer, ainsi que l’obligation d’honorer tous les programmes et autres fonds dans lesquels le Royaume s’est engagé. Si personne ne s’accorde sur la somme finale que représente la sortie de l’UE, nul doute qu’elle sera logiquement salée.

Évidemment que cette «facture» est le symbole d’un bras de fer qui s’est engagé entre les deux parties, mais les Européens ne comptent pas voir filer à l’anglaise les Britanniques sans revoir leur argent. Boris Johnson fait monter la pression et donne l’image d’un Royaume fort qui reprend le contrôle de son destin. Une posture purement politicienne qui attire sans doute les électeurs qui ont encore l’illusion que le Brexit sera bénéfique pour le pays.

Audrey Somnard

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