Accueil | Editoriaux | GHB : drogue du viol

GHB : drogue du viol

Quand nous étions adolescents dans les années 1990, nos parents nous disaient de ne pas accepter de verres offerts par des inconnus et de ne pas quitter nos verres des yeux quand nous sortions. Tout à notre insouciance, nous avions l’impression de vivre dangereusement dans le quartier Gare du encore tout petit Luxembourg. Mais nous restions vigilants. Encore aujourd’hui.

Quelques années plus tard, autre pays, autre ville : Paris. Des patrons d’établissements de nuit imposent des couvercles pour verres et sensibilisent à «la drogue du viol». Le GHB. Quelques gouttes suffisent à endormir une ado de 50 kilos pour quelques heures ou à jamais. Les couvercles ont vite été abandonnés, mais pas cet anesthésiant. Les fêtards ont appris à vivre avec, à surveiller leurs verres, à n’en accepter de nouveau que s’il venait du barman directement… jusqu’à ses derniers mois et la naissance du mouvement #BalanceTonBar en Belgique après des viols dans des bars du cimetière d’Ixelles notamment. Le hashtag est repris en France et les témoignages de victimes du GHB s’accumulent au point de susciter des réactions des autorités politiques chez nos voisins. La situation est d’autant plus critique que le produit n’est traçable que quelques heures dans le sang et que surveiller son verre ne suffit plus. Des fêtards, comme Lilou (d’Athus) témoignant dans La Meuse, ont rapporté avoir été piqués dans les fesses. Les victimes ont ressenti des symptômes divers, dont des vertiges, la tête lourde, des nausées ou encore des pertes de mémoire.

La tactique a changé, est devenue plus perverse et violente encore. Le but est immuable et ne peut être cautionné. Comment sauver ses fesses? En dénonçant, en activant les forces de l’ordre et en forçant les organisateurs de soirées à être encore plus vigilants. Les témoignages des victimes glacent le sang. Le Luxembourg, sans jouer les oiseaux de mauvais augure, n’est certainement pas épargné. Le cocktail Xanax et alcool est déjà au menu des soirées de certains ados. On est loin des alcopops colorés ou des premix acidulés tant redoutés dans les années 2000 ou du Guronsan des teufeurs des années 1990.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.