France, Belgique, même combat ? La contestation qui s’est installée ces dernières semaines contre les modifications du code du travail chez ces voisins du Luxembourg ne porte certes pas sur les mêmes points, mais participe du même mouvement d’opposition à la dérégulation sociale, à la fragilisation des salariés face à leurs employeurs.
«La CGT ne fait pas la loi», a claironné mercredi le Premier ministre français, Manuel Valls, devant l’Assemblée nationale, faisant porter le chapeau de sa propre intransigeance aux syndicats. Tactique bien éprouvée de la propagande en miroir dont Valls et ses troupes usent et abusent depuis des mois pour attribuer leurs propres forfaits à l’opposition grandissante à leur gauche. L’exemple des violences dans les manifestations est éloquent, les policiers reconnaissant eux-mêmes qu’elles sont avant tout le fruit des instructions de leur ministère. Quant à la pénurie d’essence, la presse régionale française a largement fait état, hier, d’un approvisionnement quasi normal, relevant en revanche une surconsommation de carburant du fait de la peur distillée sur ce sujet par le gouvernement.
Et mercredi, bien des députés auraient pu rétorquer à Manuel Valls que le Parlement ne fait pas davantage la loi que la CGT, puisque pour faire adopter les régressions sociales portées par le texte El Khomri, il a choisi la voie du 49-3, anomalie démocratique permettant à un gouvernement français d’imposer une loi sans aucun espace de débat pour la représentation nationale. Quelle solution les syndicats ont-ils dès lors pour se faire entendre? C’est ainsi que l’on en arrive à cette situation ubuesque et bien française : blocage contre blocage. Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, emploie les seules armes dont il dispose encore face au refus de discuter d’un gouvernement contesté jusque dans ses propres rangs.
En arrivant à l’Élysée en 2012, François Hollande avait annoncé sa conversion à la social-démocratie, c’est-à-dire à un mode de gouvernement en étroite relation avec les syndicats. Soit le strict contraire de la politique qu’il met en œuvre en écartant du dialogue un syndicat, la CGT, qui reste malgré tout le premier du pays.
Fabien Grasser (fgrasser@lequotidien.lu)
Faudra qu’on m’explique pourquoi mon petit journal luxembourgeois indépendant préféré fait l’apologie du syndicalisme français, de le CGT en particulier.
Pourquoi ce soutien à Philippe Martinez qui, pourtant, est bien mal placé pour donner des leçons de morale et de démocratie ? Empêcher le tirage de certains journaux parce qu’ils refusent de lui accorder une tribune en première page, même Erdogan ne pousse pas le bouchon aussi loin…
En tout cas, si mon petit Quotidien était en France, il n’aurait pas eu plus de problème que l’Humanité à être diffusé lol. Sa tribune gratuite, Martinez l’a dans le Quotidien et il n’a même pas dû demander. Merci Fabien