Je souhaiterais que le camp politique fasse fi de l’année électorale qui se profile à l’horizon. On se trouve dans une situation où l’intérêt général du pays doit primer.» Ce vœu, formulé le 12 septembre dans nos colonnes par Tom Wirion, le directeur général de la Chambre des métiers, restera pieu. La coalition gouvernementale ne donne, en effet, pas l’impression de former une unité, en ce début de négociations tripartites cruciales.
Claude Wiseler, le coprésident du CSV, n’a pas raté l’occasion de fustiger, hier matin, sur les ondes de RTL, le «désaccord» au sein même du gouvernement. Le fait que le DP, le LSAP et déi gréng avancent en ordre dispersé est qualifié de «peu sérieux», surtout au vu de la situation de crise actuelle. On ne peut pas totalement donner tort au chef de file du plus grand parti de l’opposition. Depuis quelques semaines, les trois partis semblent, en effet, se positionner en vue des législatives qui auront lieu en octobre 2023.
Les libéraux du Premier ministre font plutôt profil bas. Les verts, par contre, ont pris les devants dès le 31 août avec une conférence de presse de rentrée avancée d’un mois par rapport aux années précédentes. Et pour cause. Le contexte d’hyperinflation, poussée par la flambée des prix de l’énergie, fait que des décisions rapides et substantielles doivent être prises. Déi Gréng ont néanmoins pris de court leurs partenaires de coalition en réclamant une aide financière directe de 1 000 euros et plus, à verser avant le début de la tripartite. Cette revendication n’a pas été retenue par le Conseil de gouvernement. Du moins pour l’instant.
Dimanche, le ministre socialiste Claude Haagen s’est positionné sur Twitter en faveur d’une levée du seuil de la dette publique fixé à 30 % du PIB. Il se défend de tout «dogmatisme budgétaire». Le coprésident de déi gréng, Meris Sehovic, avait, dès fin août, appelé à ne pas faire des «seuils fixés» une «idéologie». Le chef du gouvernement, visiblement énervé, martèle qu’il est exclu de toucher aux 30 %. Le CSV est venu l’appuyer hier. Mais avoir non pas trois camps assis à la table, mais potentiellement cinq ou six, en raison des divergences au sein du gouvernement, ne va pas aider à trouver facilement un accord tripartite.