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Économie parallèle

Il va falloir encore convaincre les pays du G20, et en premier lieu la Chine, mais le G7 a fait un bond de géant concernant la taxation des géants du numérique. Finie l’installation de siège dans des pays conciliants fiscalement et fini, dans le même temps, le quasi-non-paiement d’impôts dans les nations où ils tirent leur bénéfice. Évidemment, cet impôt minimum mondial concernera toutes les multinationales mais c’est surtout les fameux GAFA qui sont visés par cette offensive (Airbnb, Alibaba, Amazon, Apple, Facebook, Google, Microsoft, Netflix, Twitter, Uber…).

Le Luxembourg va aussi devoir s’adapter à cette nouvelle donne qui approche. Le pays, comme d’autres en Europe (on pense à l’Irlande, Malte ou aux Pays-Bas), ont eu leur image écornée durablement par ces pratiques légales certes mais qui ont fait grincer bien des dents au-delà des frontières. Et nous ne parlons pas uniquement de quelques militants agitant des pancartes et pointant du doigt ces «arrangements» fiscaux avec des entreprises. Non, nous parlons d’États et de partenaires.

Rien n’est gagné encore pour la mise en place de cet impôt mondial d’un minimum de 15% pour ces entreprises dans les pays où elles sont actives. Mais une étape est franchie. L’arrivée de ces nouveaux géants a subjugué mais aussi surpris un ancien monde qui a eu du mal à apprivoiser ces modes de consommation mondialisés et terriblement innovants. Ces entreprises ultralibérales dirigées par des jeunes patrons ambitieux en t-shirt étaient tellement nouvelles qu’elles ont pu passer entre les mailles du filet fiscal de nombreux pays et ont parfois imposé des conditions de travail surréalistes à leurs collaborateurs free-lance. On pense notamment aux conducteurs Uber ou aux livreurs travaillant pour des plateformes de livraison de repas. Notre ancien monde a été surpris et a pu laisser s’épanouir ces nouvelles professions sans réaction avec tous les abus que cela peut impliquer.

Mais les temps changent et le droit rattrape peu à peu ces entreprises s’amusant souvent des failles de lois mal adaptées aux nouvelles technologies. Aujourd’hui, dompter cette nouvelle économie et l’inclure dans un cadre plus équitable pour tous est obligatoire. Sinon, c’est une véritable économie parallèle qui verra le jour.

Laurent Duraisin

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