Des menaces vaines

L’invasion de l’Ukraine se poursuit. Des Ukrainiens meurent, des Russes meurent, dans une guerre voulue par Vladimir Poutine. La fuite en avant du maître du Kremlin ne semble pas stoppée par les mesures économiques prises contre lui, les proches du pouvoir, son pays. L’offensive russe est passée à la vitesse supérieure dimanche et de nombreuses villes sont désormais encerclées. Mais Kiev résiste. Toujours. Après avoir menacé la Finlande et la Suède de conséquences en cas de discussion pour une adhésion éventuelle à l’OTAN, après avoir décidé la possibilité d’installer des armes nucléaires au Bélarus, voilà que Poutine a mis en alerte la force de dissuasion nucléaire russe dimanche. Une manœuvre de plus pour intimider et faire baisser les yeux aux habitants des pays européens qui lui font face. Ils ne doivent pas s’occuper de ce qui se passe en Ukraine, ils ne doivent pas aider les Ukrainiens, ils doivent subir et rester muets. Évidemment, cela n’arrivera pas. Cela n’arrivera plus.

Vladimir Poutine ne semble plus avoir de limites. Nous voilà obligés d’entamer un bras de fer avec une puissance russe qui souhaite effacer un pays, sa population, son histoire. Poutine menace aussi désormais sans mesure toute l’Europe et au-delà. Des pays frontaliers de l’est jusqu’à l’Europe centrale, en passant par l’Europe de l’Ouest et l’autre côté de l’Atlantique. Les gesticulations de cet homme qui est passé du statut d’autocrate à celui de dictateur depuis jeudi semblent erratiques. Personne ne sait ce qu’il compte faire exactement. Avait-il vraiment tout prévu à l’avance ou s’adapte-t-il aux réactions des pays européens, qu’ils soient membres de l’OTAN ou non ? Ou est-il furieux que nous restions unis contre lui ?

Sur le terrain, les forces ukrainiennes tiennent bon… mais pour combien de temps encore ? Le rouleau compresseur de l’armée russe est implacable malgré ses pertes et ses difficultés à conquérir des villes stratégiques. Non, les Ukrainiens n’ont pas rendu les armes en voyant les blindés russes arriver. Ils ont répliqué et répliquaient encore dimanche soir. Des pourparlers sont évoqués pour mettre un terme à la guerre. Un faible espoir de paix alors que les affrontements se poursuivent dans les rues des villages et villes d’Ukraine.