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Des diplomates sur le front

Les Ukrainiens tiennent toujours. Mais pour combien de temps encore ? Ils résistent farouchement à l’invasion de leur pays. Kiev est aujourd’hui prise en étau et les troupes russes attendent le feu vert du Kremlin pour se ruer sur leurs proies prises au piège. Malgré les bombardements dans l’ouest du pays, malgré les morts de civils de part et d’autre (en Ukraine et dans les régions séparatistes de l’est prorusses), le ballet diplomatique se poursuit entre les deux belligérants. Que devons-nous attendre de ces discussions?

Le pouvoir russe s’est déjà amusé à manipuler les puissances occidentales en accueillant chefs d’État ou chefs de gouvernement il y a plusieurs semaines, avant que le canon ne parle et prenne le monde par surprise. Vladimir Poutine voulait juste gagner un peu de temps avant de donner l’assaut. Le plan était déjà prêt depuis des mois : les innocentes «manœuvres» à la frontière allaient se transformer en attaque meurtrière. Poutine a écouté, manipulé, souri et attaqué. Va-t-il utiliser une autre stratégie avec les Ukrainiens ?

La victoire rapide qui semblait prévue par le Kremlin n’a pas eu lieu. Le défilé militaire des forces russes prévu dans les régions russophones sous les vivats et les bouquets de fleurs s’est transformé en combat acharné, la ville de Kiev n’a pas ouvert ses portes aux chars de Poutine et le président Zelensky ne s’est pas enfui, terrorisé. Les Ukrainiens ont pris les armes et tiennent tête à l’une des plus puissantes armées au monde.

L’Ukraine tient toujours, mais ne pourra pas le faire indéfiniment. Mais est-ce qu’une victoire russe annoncera la fin de ce conflit ? Jamais. Le pays se transforme déjà en bourbier pour le maître du Kremlin. Les discussions entre Kiev et Moscou sont donc aussi une aubaine pour Vladimir Poutine et sa clique. Une porte de sortie possible, d’autant plus que la présidence ukrainienne a déjà fait des concessions sur les régions prorusses dans l’Est, qui sont en état de guerre avec le pouvoir de Kiev, et sur la non-adhésion à l’OTAN. Mais, dans sa folie, peut-être que Poutine s’imagine tenir facilement un pays plus grand que la France et peuplé de 40 millions de personnes haïssant tout ce qui est russe.

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