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Comme au bon vieux temps

La faute à l’Occident, la faute à la Russie. C’est Washington qui ment, c’est Moscou qui manœuvre dans l’ombre. Mouvements de troupes, propos belliqueux, vidéos de blindés ou de bombardiers, vérification de la ligne de front, soldats l’arme au pied, mais prêts à l’utiliser, tranchées, bunkers, champs de mines et barbelés…

C’est toute la panoplie de la guerre froide qui est actuellement ressortie par les puissances occidentales et la puissance russe. Le champ de bataille du jour : l’Ukraine. Et dire qu’il n’y a même plus de téléphone rouge…

Oui, cette ambiance martiale ne nous rajeunit pas. Mais pour ceux qui ont connu la guerre froide qui a duré jusqu’en 1989, c’est du déjà-vu. Les souvenirs remontent à la surface, lorsque le monde menaçait de basculer une à deux fois par décennie dans un affrontement apocalyptique entre ces deux blocs qui se faisaient face.

Cette atmosphère qui revient et envahit les colonnes de nos journaux, les réseaux sociaux, les écrans de télévision, c’est presque la routine pour les plus vieux d’entre nous. Pour les jeunes habitants, c’est une nouvelle expérience. Et il va falloir s’y faire. Désolé.

La fin de l’Union soviétique avait pourtant provoqué le fol espoir d’une véritable détente et d’un rapprochement entre ces deux mondes qui se faisaient face. Et, surtout, l’espoir de voir la fin de cet antagonisme qui risquait de plonger l’ensemble du globe dans un hiver nucléaire sur un malentendu, une borne frontière franchie, un avion espion un peu trop curieux, un incident de tir au milieu d’un désert sans nom.

Quelle belle naïveté. Trente ans après, tout recommence entre les deux anciens blocs ennemis. La composition des équipes qui menacent de s’affronter a un peu changé mais l’esprit reste le même. Un esprit qui fleure bon les années 80 avec son mélange de propagande, de fausses informations, de bluff venant des deux côtés des barbelés.

Pour l’instant, l’Ukraine attend et ne sait plus qui croire. Les Russes qui annoncent un allègement de leur dispositif à la frontière ou les Occidentaux qui expliquent ne voir aucun desserrement de l’étau sur le pays. Le jeu d’échecs ou le poker menteur, c’est vous qui choisissez, se poursuit. L’histoire se répète. Jusqu’à quand ?

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