Les faits divers ont toujours été une source révélatrice de la mentalité de certaines personnes ou plutôt de leur quotient intellectuel, qui se classe au pied de l’échelle de l’intelligence, développée par le psychologue américain David Wechsler. Les croix gammées et les inscriptions nauséabondes qui ont été taguées, dans la nuit de mercredi à hier, sur les murs du parking Bouillon à Luxembourg-Hollerich en sont le parfait exemple.
En effet, la bêtise humaine peut parfois dévoiler toute sa splendeur, avec pour résultat de choquer toute une société et de donner une «belle image» du Grand-Duché, qui a tant accompli en termes d’intégration de ses communautés étrangères et ce, depuis des décennies. D’autant plus que le parking Bouillon est utilisé chaque jour par de nombreux travailleurs frontaliers…
Car en taguant «Ici Naziland», le responsable de ces graffitis n’a certainement pas compris que le Luxembourg était un pays de tolérance et de respect mutuel. Certes, des «nazis», ou plutôt des collaborateurs, il y en a eu plus d’un au Luxembourg sous le IIIe Reich. Erny Lamborelle le concédait volontiers dans une interview accordée au Quotidien en 2015 en sa qualité de président de la Fédération des enrôlés de force : les Luxembourgeois n’ont pas «tous été résistants». «Pour vous donner une idée, le taux de pro-nazis devait être autour des 20 % de la population», estimait-il.
Une blessure toujours mal guérie. La commémoration du 73e anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie, qui aura lieu mardi, le rappellera, près de trois quarts de siècle plus tard, à ceux qui n’ont toujours pas compris ce qu’était le nazisme.
Une preuve de plus que la société aura encore et toujours un devoir d’éducation vis-à-vis de l’Holocauste, afin que ce genre d’inscriptions n’apparaisse plus sur aucun mur, que ce soit au Luxembourg, en Europe ou ailleurs. En tout cas, le modèle luxembourgeois d’intégration et de tolérance ne mérite certainement pas que ce type de manifestation de la bêtise humaine (au bénéfice du doute) se reproduise.
Claude Damiani.