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Angela, la survivante

Angela Merkel a été réélue hier à la tête de la CDU avec 89,5  % des voix, un score impressionnant mais pourtant le plus mauvais de ces dernières années. La chancelière se présentera aux urnes en 2017 et tentera d’obtenir un quatrième mandat des Allemands. Cette dernière fait figure de survivante avec l’hécatombe qui s’abat sur les pays occidentaux.

Si le départ d’Obama était prévu, celui d’Hollande quasi certain, les Britanniques ont essuyé la tempête du Brexit avec la démission de David Cameron il y a quelques mois. Le dernier en date est Matteo Renzi en Italie qui a échoué lors d’un référendum constitutionnel.

Si Angela Merkel est une vétérante, sa posture est bien plus fragile que lors des précédentes élections. La chancelière n’a pas réussi à trouver une solution européenne pour la crise des réfugiés et l’Allemagne a dû porter quasi seule le poids d’une immigration massive et soudaine. Si les Allemands étaient très enthousiastes au début de la crise, le manque de solidarité des autres pays européens aura bientôt fini d’user de leur bonne volonté.

Surtout que les défis de l’intégration de tous ces réfugiés vont se jouer dans les mois qui viennent, et le travail sera long et fastidieux, non sans embûches. Les populistes sont prêts à dégainer au moindre faux pas, et au vu du nombre de réfugiés accueillis, il est certain qu’il y en aura. Quoi de plus normal, mais il faudra à Angela Merkel des reins solides pour faire face à la tempête à venir.

Alors que les anti-Brexit espèrent encore au mieux gagner du temps face à un processus législatif laborieux, Angela Merkel a réitéré que l’accès au marché unique de l’UE ne se fera pas sans contrepartie des Britanniques, c’est-à-dire la libre circulation des personnes. On parle désormais d’un Brexit au plus tard en octobre 2018, le temps presse pour les Européens.

En l’absence d’autres leaders stables, l’Allemande est seule à la tête d’une UE encore bien fragile. 2017 risque de réserver bien des surprises à la suite des prochaines échéances électorales en France et aux changements à la tête de l’Italie.

Audrey Somnard

Un commentaire

  1. Correction : une faible minorité d’Allemands se sont montrés « enthousiastes » par rapport à la Wilkommen Politik de Merkel (encore une fois, une initiative très très personnelle de la chancelière). Les images de bisounours « enthousiastes » accueillant les réfugiés dans les gares allemandes avec sourires béats, applaudissements et cadeaux font partie de la propagande d’état qui laisse penser que tout le peuple adhère à cette politique. C’est faux et vous faites bien de souligner que la situation tourne au désastre (je le sais, je suis souvent sur place et je vois ce qui ce passe).
    Et quand une étudiante se fait violer et assassiner à Freiburg par un réfugié afghan, on fait tout pour que cela soit tu dans les médias ou alors on relativise « ben un seul crime alors qu’il y a 1,2 million de réfugiés, ce n’est pas beaucoup…évitons les amalgames ». Un détail de l’histoire en quelque sorte…

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