Notre société est, semble-t-il, quelque peu masochiste : avant d’agir pour résoudre un problème, nous attendons un drame.
Une fois l’horreur produite et passée en boucle sur tous les supports d’information et de partage, nous agissons, réglons le problème en trouvant une solution et surtout nous trouvons l’auteur et responsable du drame afin de le juger et de le condamner, cet horrible personnage méritant de payer pour ses crimes. Mais ce personnage a le droit à un avocat, rôle que j’endosserai le temps d’un éditorial.
Mon client, qui a plusieurs noms, Sepp Blatter (le président de la FIFA), Volkswagen ou encore l’affreux «passeur» de migrants, est, si l’on y réfléchit bien, essentiel dans notre quête d’un monde meilleur. Si Blatter et consorts n’avaient pas poussé le vice jusqu’à attribuer la Coupe du monde 2022 au Qatar, le système qui porte son nom serait encore à l’abri de tout soupçon. Sans le constructeur de Wolfsburg, nous achèterions encore des voitures diesels avec la conviction que le premier constructeur automobile du monde se soucie de l’environnement bien plus que nous. Sans le passeur de migrants sans scrupules, le petit Aylan serait certes en vie, mais dans l’indifférence quasiment totale de l’opinion publique et des politiques.
Oui, mes clients sont horribles, affreux, indéfendables. Mais sans eux, sans leurs actes odieux, est-ce que les hommes de bien auraient soulevé des montagnes pour s’insurger contre ces méfaits ? J’ose espérer que la réponse est «oui», mais toujours est-il qu’il faudra s’attacher à ce que cela ne tombe pas dans l’oubli le lendemain, car notre époque fait qu’une actualité en chasse une autre. Qui s’interroge encore sur le destin des 276 lycéennes nigérianes enlevées par les djihadistes de Boko Haram il y a plus d’un an ?
Et si pour une fois, nous tentions une autre approche. Et si pour une fois nous agissions avant que le mal n’arrive à son apogée. Pour Blatter, Volkswagen et l’affreux passeur, c’est trop tard, mais juste pour voir si cela fonctionne, on peut tester la méthode, par exemple, sur Marine Le Pen et les groupes d’extrême droite comme Pediga.
Jeremy Zabatta (jzabatta@lequotidien.lu)
Tout d’abord ce n’est pas Pediga mais Pegida (si si, demandez à Audrey).
Mais vous êtes excusé : je faisais la même erreur que vous avant de me décider à en savoir plus sur le sujet (ce que vous n’avez visiblement pas encore fait).
Il faudrait aussi définitivement intégrer à vos réflexions le fait que les gens qui s’inquiètent de l’islamisation de nos régions ne sont pas nécessairement d’extrême droite.
Anyway, puisqu’on parle des grands méchants, quels sont selon vous le principaux fléaux qui menacent notre civilisation ?
Allez, soyons créatifs, on parle ici des vrais fléaux, pas des « petits » méchants que vous citez.
Voici mon top 4 :
4. L’intégrisme islamique (mais comme vous ne serez pas d’accord passons directement au 3.)
3. Une guerre nucléaire totale (pas absurde avec les conflits en cours et ceux qui s’annoncent)
2. Le réchauffement climatique, la montée des eaux etc. (bon là, soyons honnêtes, VW a un peu aidé…)
1. La démographie galopante (on parle de 10 Mia de têtes en 2050) et des ressources naturelles qui seront vite insuffisantes pour assumer tout ça. Le 1. aggravera aussi le 2. et amènera peut-être le 3.
Voilà les vrais méchants même si derrière les points 1. et 2. il n’y a pas de méchants identifiables à défendre ou à poursuivre puisque le responsable n’est autre que la bêtise humaine au sens large (aucune autre espèce peuplant la planète n’a une telle propension à se suicider sans réagir).
Voilà les vrais défis qui n’ont rien à voir avec les « méchants » anecdotiques dont vous parlez et qui seront – comme vous le précisez justement – chassés par d’autres dès demain.
Alors agissons mon frère, agissons…
Propriétaires de véhicules truqués du groupe Volkswagen, indignez vous.
http://www.class-action-volkswagen.eu/
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