Usine de yaourts à Bettembourg : c’est fini !

Le groupe  agroalimentaire Fage a annoncé au gouvernement luxembourgeois qu’il abandonne son projet si décrié – pour des raisons environnementales – d’usine à yaourts à Bettembourg.

L’usine était supposée générer 300 emplois à long terme, ce que ne cessait de répéter l’ancien ministre de l’Économie luxembourgeoise Étienne Schneider, qui avait accompagné l’implantation de l’usine du groupe grec au Luxembourg. Mais une levée de boucliers, mêlant élus locaux et écologistes, avait suivi, pointant notamment les quantités d’eau pharaoniques que l’usine aurait consommées (2 000 m3 d’eau au quotidien). « Lors d’une entrevue qui a eu lieu le lundi 21 septembre avec le gouvernement, les responsables de l’entreprise ont réitéré leur décision d’abandon », précise le ministère de l’Économie ce mardi, ajoutant qu’une lettre avait été reçue la semaine dernière.

Dans un premier temps, Fage devait produire 40 000 tonnes de yaourts grecs par an. Avec la réalisation de la phase 2, la quantité produite devait passer à 80 000 tonnes.

Franz Fayot, actuel ministre de l’Économie, déplore la décision : « En tant que ministre de l’Économie, je déplore que Fage ait décidé d’abandonner son projet d’investissement industriel au Luxembourg après quatre années de procédures. Le projet aurait contribué au développement du tissu économique régional souffrant de la crise actuelle […] La préservation du tissu industriel existant et son renforcement par l’implantation d’activités industrielles nouvelles à la pointe du progrès technologique et environnemental demeurent plus que jamais une des priorités du ministère de l’Économie.»

C’est la deuxième fois ces dernières années qu’un projet économique d’envergure capote au Grand-Duché, avec l’installation de Knauf (laine de roche) avortée à Sanem pour la Lorraine. Le débat sur le type d’usine à forte valeur ajoutée que le Luxembourg devrait accueillir pour fermer la porte aux autres (trop polluantes ou pas assez productives pour l’économie par rapport à l’emprise au sol) va renaître.

Les responsables de Fage vont rétrocéder le terrain dans la zone d’activité économique Wolser à l’État au prix d’acquisition… Une bouchée de pain selon les opposants au projet, comme le rappelait la députée déi gréng Josée Lorsché dans nos pages récemment.

LQ

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