Une déferlante de chômeurs au Moovijob Tour DeLux

Une centaine d’entreprises ont fait face à des milliers de chercheurs d’emploi lors du Moovijob Tour DeLux 2016, vendredi, à l’European Convention Center du Kirchberg. Les demandeurs se heurtent à une concurrence de plus en plus rude.

Lancée en 2011, cette journée consacrée à l’emploi a accueilli plus de 7 000 candidats à l’embauche. On compte là de nombreux Luxembourgeois, mais également des frontaliers et de plus en plus de chercheurs d’emploi venus du monde entier.

Alors que la crise financière a laissé des traces et s’est gravée dans la mémoire collective, le Luxembourg se veut attrayant et dynamique. Pour cela, le pays se veut multimodal, c’est-à-dire qu’il entend développer plusieurs secteurs de l’emploi de façon simultanée. Dont l’informatique, les biotechnologies et, bien sûr, le consulting et le management financier.

Exigences de plus en plus élevées

Il n’est donc pas particulièrement surprenant que cette foire soit dominée par la finance, un des grands pourvoyeurs d’emplois au Grand-Duché.

De longues files d’attente se forment devant les stands des recruteurs. On les voit, jeunes et âgés, femmes et hommes, en minijupe ou en costumes-cravate, essayant de se distinguer, de marquer les esprits. Le Moovijob Tour DeLux 2016, ce n’est pas vraiment strass et paillettes.

Le stress est palpable, les fronts sont humides et l’angoisse se lit dans les yeux. Kevin, 24  ans, jeune diplômé français de Metz, se confie  : «J’ai achevé mes études l’année dernière dans le domaine de la finance d’entreprise. Depuis, je suis à la recherche d’un emploi. C’est la première fois que j’assiste à ce genre d’évènement. Je suis franc avec vous. Je ne m’attendais pas à ça.»

Le jeune homme complètement désabusé enchaîne  : «Je n’aurais jamais cru attendre si longtemps pour décrocher un emploi. Je sais que l’emploi à l’heure actuelle n’est facile nulle part, mais pas à ce point-là. Je m’aperçois que la concurrence est réelle. Je la vois. Nombreux sont ceux qui attendent devant les stands, où je compte également me porter candidat.» Le tout récemment diplômé temporise néanmoins. Selon lui, ce genre d’évènement permet tout de même de prendre contact avec beaucoup d’entreprises, de façon simultanée et en peu de temps. Une réelle plus-value selon lui.

Sabrina, 32 ans et jeune maman divorcée, se livre  : «Depuis que je suis seule, je dois retrouver un travail. Ce n’est pas simple, je vous avoue. Cela va faire cinq ans que je n’ai plus travaillé, je m’occupais de mon enfant. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en venant ici. J’espère simplement qu’on me donnera ma chance. Je pense pouvoir apporter une certaine expérience dans le domaine du management d’entreprise. On verra…»

Une question se pose  : à l’issue du Moovijob Tour DeLux, combien seront-ils à connaître la chance de décrocher le graal? Difficile à savoir. La concurrence est rude. Les gens sont hautement qualifiés, les exigences sont croissantes et se démarquer devient de plus en plus difficile. Peut-être serait-il temps de repenser le travail, dès le plus jeune âge, en revalorisant «tous» les métiers.

Thibaut Muller