La croissance du Royaume-Uni est légèrement repartie en juillet après une contraction au deuxième trimestre, ce qui pour les analystes semblait éloigner la perspective d’une récession en pleine crise du Brexit.
D’après le Bureau national des statistiques (ONS) lundi, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,3% en juillet, une embellie observée dans tous les secteurs de l’économie, notamment la construction, sauf dans l’agriculture. Des chiffres salués par les économistes, à l’instar d’Howard Archer, chez EY Item Club : « l’économie britannique a pris un meilleur départ que prévu au troisième trimestre (…) ce qui atténue les craintes d’une récession ». « Les chiffres du PIB britannique étaient bien meilleurs que prévu, l’économie britannique est encore capable de surprendre les marchés », renchérit Naeem Aslam, analyste chez Think Markets.
L’activité est toutefois au point mort sur les trois mois achevés en juillet, un recul de l’activité dans la construction et l’industrie manufacturière ayant été compensé par une embellie dans les services, souligne l’ONS. « Même si le plus gros secteur de l’économie, celui des services, a renoué avec la croissance en juillet, le contexte sous-jacent montre un ralentissement de la croissance des services pendant toute l’année 2019 », a commenté Rob Kent-Smith, de l’ONS. Il a précisé que le déficit commercial s’était réduit en raison d’un recul des importations, notamment de l’or, des produits chimiques et des véhicules.
Rien n’est joué
Au deuxième trimestre, l’économie britannique s’était contractée (-0,2%), une première depuis 2012. La semaine dernière, une série d’enquête PMI décevantes ont contribué à dépeindre un horizon morose pour l’économie britannique et semblait accroître la possibilité d’une récession. Naeem Aslam remarque que les « risques d’un Brexit sans accord restent sérieux » car le gouvernement et le Parlement ne sont pas sortis de l’impasse. Les députés britanniques décident lundi s’ils veulent ou non des élections anticipées, souhaitées par le Premier ministre Boris Johnson. Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a de son côté souligné lundi que l’Union européenne n’avait reçu « à ce jour » aucune proposition « réaliste » de Londres dans les négociations pour sa sortie de l’UE.
AFP