Pierre Gramegna défend la finance durable à Washington

Aux assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, Pierre Gramegna a défendu l’expertise du Luxembourg en matière de finance durable et soutenu une nouvelle initiative en faveur des pays les plus fragiles.

Ce week-end, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a participé aux assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington.

Aux côtés de Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, et de Tharman Shanmugaratnam, ministre coordinateur des politiques sociales de Singapour, Pierre Gramegna a notamment coprésidé une table ronde sur les options pour amplifier l’impact de l’allocation historique de droits de tirage spéciaux (DTS) à hauteur de 650 milliards de dollars, adoptée en août dernier avec le soutien du Luxembourg.

Créés en 1969 pour améliorer la stabilité du système monétaire international en fournissant des liquidités additionnelles, les DTS font partie des réserves de change officielles des pays membres du FMI. Dans l’optique de soutenir la reprise économique mondiale, les participants ont ainsi discuté d’un éventuel transfert d’une partie de leurs DTS, via un fonds pour la résilience et la durabilité, vers les pays vulnérables.

Dans son intervention, le ministre luxembourgeois a rappelé que le Luxembourg fait partie des quelques pays qui investissent 1 % de leur RNB (revenu national brut) dans l’aide au développement et s’est prononcé en faveur de cette nouvelle initiative visant à mettre à la disposition des pays les plus nécessiteux les liquidités nécessaires pour affronter le changement climatique et les éventuelles crises futures. «Ces efforts ne seront efficaces que si tous les pays y contribuent. Je me félicite donc que le Luxembourg ait décidé de participer à l’allocation supplémentaire de droits de tirage spéciaux à hauteur de 650 milliards de dollars qui va profiter en particulier aux pays les moins avancés», a déclaré Pierre Gramegna.

En marge des réunions plénières, Pierre Gramegna a également rencontré Alfred Kammer, le directeur du département européen du FMI : ensemble, ils ont évoqué la situation économique mondiale en lien avec la situation sanitaire, et l’inflation. Ils ont également échangé sur l’expérience luxembourgeoise liée à l’émission de l’emprunt souverain durable émis en septembre 2021, ainsi que sur le rôle pionnier du Luxembourg Green Exchange au niveau international. Enfin, ils ont pu échanger sur l’adaptation éventuelle des règles du Pacte de stabilité et de croissance en vue de la sortie de crise.

Le ministre des Finances a aussi rencontré Emil Stavrev, chef de mission auprès du FMI, pour exposer les principaux axes du projet de budget 2022 du Luxembourg, parfaitement en ligne avec les recommandations du fonds pour accompagner la sortie de crise. Les deux interlocuteurs ont également eu un échange sur l’évolution de la fiscalité internationale par rapport à l’accord trouvé au niveau de l’OCDE sur une taxation minimale. Pierre Gramegna a encore une fois marqué le soutien du Luxembourg pour cet accord historique, qui permettra de mettre en place des règles communes au niveau mondial.

À la Banque mondiale, Pierre Gramegna s’est entretenu avec Axel Van Trotsenburg, directeur des opérations, pour discuter du rôle croissant de la finance climatique dans la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies. Celui-ci a d’ailleurs souligné l’expertise reconnue de la place financière du Luxembourg, illustrée par le fait que les emprunts verts de la Banque mondiale sont listés sur le Luxembourg Green Exchange de la Bourse de Luxembourg. «Un levier important dont on dispose pour contribuer tangiblement au financement de la transition vers une économie neutre en carbone», a noté le ministre.

Prochaine étape de cette mission américaine : Pierre Gramegna sera à New York jusqu’au 21 octobre pour rencontrer des acteurs majeurs du secteur financier et promouvoir le Luxembourg comme centre financier international de premier plan.

LQ