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Luxembourg : l’Horesca n’en peut plus d’attendre


Les cafés et restaurants doivent rouvrir le 15 mars. Théoriquement. (Photo : archives lq/Isabella Finzi)

L’Horesca a demandé, vendredi, que les terrasses des cafés et restaurants soient à nouveau ouvertes. Fin de non-recevoir du gouvernement.

La situation du secteur Horeca est extrêmement compliquée au Grand-Duché avec des établissements fermés depuis plus de trois mois maintenant. Alors que l’hiver touche à sa fin et que nous avons déjà eu de belles journées ensoleillées, la fédération des cafetiers, restaurateurs et hôteliers, l’Horesca, a demandé vendredi que le gouvernement autorise l’ouverture immédiate des terrasses pour préparer la possible réouverture des établissements le 15 mars. La réponse du gouvernement ne s’est pas faite attendre : Le ministre Lex Delles a immédiatement répliqué au micro de RTL que c’était tout simplement «impossible».

Il faut dire que la situation est loin de s’améliorer sur le plan sanitaire dans le pays. La présence du variant britannique du coronavirus sur le territoire, beaucoup plus contagieux, commence à provoquer une hausse des infections et oblige le gouvernement à réfléchir à une nouvelle stratégie. De l’autre côté de la frontière, chez nos voisins lorrains, le mot confinement n’est plus tabou à cause de ce variant du Covid-19 et de ses cousins sud-africain ou brésilien. Alors, ouvrir même seulement les terrasses dans ces circonstances paraît très compliqué. Il faut également être clair, la date de réouverture (le 15 mars) risque également d’être hypothéquée à cause de la résurgence de la maladie. Et cela, malgré la campagne de vaccination et malgré toutes les précautions prises par la population.

Le calvaire dure depuis un an

L’Horesca est bien consciente de la situation concernant la hausse des infections. Mais, vendredi, la fédération indiquait qu’avec le retour du beau temps «de plus en plus de personnes se retrouvent ensemble dans l’espace public pour manger sur le pouce et discuter; souvent sans respect des règles et sans qu’aucun contrôle ne soit possible». Selon elle, il est donc finalement injuste de stigmatiser les cafés et restaurants comme accélérateurs de l’épidémie. Les patrons de ces établissements, asphyxiés par cette longue fermeture décidée par le gouvernement, sont à bout. Et la colère monte aussi vite que l’inquiétude face à l’avenir : nous nous souvenons tous des manifestations qui ont eu lieu ces dernières semaines dans la capitale où les patrons d’établissements fermés et leurs employés ont demandé une aide plus forte de l’État et ont exprimé leur désarroi face à ce chômage technique forcé. La situation a d’ailleurs provoqué la création d’associations de professionnels plus vindicatifs et très mobilisateurs, débordant ainsi l’Horesca qui est l’interlocuteur de l’État.

«Pour la Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers du Grand-Duché il est clair que la propagation du Covid-19 ne vient pas des bistrots, restaurants et hôtels», a donc martelé vendredi l’Horesca avant que la réponse du gouvernement ne tombe. Pour la fédération : «Nos établissements ne sont pas la cause du problème mais pourraient être une partie de la solution.» L’Horesca souligne ainsi qu’elle avait déjà élaboré le concept «Safe to serve» après le premier confinement pour garantir une réouverture en sécurité et prête à faire des propositions pour permettre à ses membres de recommencer à travailler. «Ne vaut-il pas mieux avoir des petites tables en terrasse plutôt que des attroupements massifs de personnes dans l’espace public?», se demande-t-elle.

L’Horesca a donc exigé l’ouverture immédiate des terrasses et l’abolissement de l’interdiction de consommer de l’alcool sur la voie publique. Et de rappeler que le secteur qu’elle représente est l’un des seuls à rester fermé. Pour l’Horesca, on ne peut plus attendre alors que «la stratégie vaccinale n’avance pas comme promis». Un appel à une rencontre avec le gouvernement est aussi lancé. Le dossier du secteur Horeca risque donc de rester brûlant pour le gouvernement. Et il va falloir trouver des solutions sur le long terme car plus les contaminations augmentent dans le pays, plus une réouverture des cafés et restaurants s’éloigne.

L. D.

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