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L’UE met en garde Ankara contre ses forages illégaux en Méditerranée


Des gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale aiguisent l'appétit de la Turquie mais aussi celui d'autres riverains : Grèce, Égypte, Chypre et Israël. (illustration AFP)

L’Union européenne a mis en garde la Turquie contre tout forage illégal d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, notamment dans les eaux de Chypre, avant l’ouverture de la conférence internationale de Berlin pour tenter de pacifier la Libye.

« Tous les membres de la communauté internationale doivent s’abstenir de toute action susceptible de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité régionales », a rappelé le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué diffusé samedi. « L’intention de la Turquie de lancer de nouvelles activités d’exploration et de forage dans l’ensemble de la région va malheureusement dans le sens opposé », a-t-il déploré.

L’UE s’est mise en mesure de prendre des sanctions ciblées contre « les personnes ou les entités qui sont responsables d’activités de forage non autorisées d’hydrocarbures en Méditerranée orientale ou qui sont impliquées dans ces activités ». Une liste est en préparation et pourrait être discutée au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE lundi à Bruxelles. Les sanctions consisteront en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et un gel des avoirs. De plus, il sera interdit de prêter des fonds aux personnes et aux entités inscrites sur la liste.

De l’huile sur le feu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui participe à la conférence de Berlin, a rejeté les « ultimatums » de l’Union européenne. Il a rappelé que la Turquie abritait quelque quatre millions de réfugiés, en majorité syriens, et qu’elle pourrait leur ouvrir les portes vers l’Europe. L’implication turque dans le conflit en Libye est dictée par des facteurs géopolitiques et par des motivations d’ordre économiques.

Des gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale aiguisent l’appétit de la Turquie mais aussi celui d’autres riverains – Grèce, Égypte, Chypre et Israël. Menacée de sanctions européennes pour ses forages au large de Chypre, la Turquie entend s’appuyer sur un accord controversé avec le Gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj concernant la délimitation maritime pour faire valoir des droits sur l’exploitation des hydrocarbures. Cet accord a poussé la Grèce à renforcer ses liens avec l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, reçu vendredi à Athènes. La Turquie a accusé la Grèce de saboter les efforts en vue de ramener la paix en Libye.

LQ/AFP

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