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Optimisation fiscale : une «forme de corruption»


Le président de la Banque mondiale (BM), Jim Yong Kim lors d'un discours à Washington en prélude à l'assemblée générale FMI-BM la semaine prochaine à Lima, au Pérou, le 1er octobre 2015. (Photo : AFP)

Le président de la Banque mondiale (BM), Jim Yong Kim, a estimé jeudi que les techniques des grandes entreprises pour échapper à l’impôt s’apparentaient à «une forme de corruption» frappant les plus pauvres.

«Certaines entreprises utilisent des stratégies élaborées afin de ne pas payer de taxes dans les pays où elles sont présentes. C’est une forme de corruption qui touche les populations pauvres», a déclaré le dirigeant dans un discours à Washington en prélude à l’assemblée générale FMI-BM la semaine prochaine à Lima, au Pérou.

Le dirigeant a estimé qu’une taxation «plus équitable» permettrait de faire rentrer dans les caisses de pays pauvres des sommes qui «éclipseraient» les montants reçus au titre de l’aide au développement. Selon un récent rapport de l’ONU, ces pratiques font perdre chaque année quelque 100 milliards de dollars de recettes aux pays pauvres.

La semaine prochaine à Lima, les grands argentiers du globe doivent donner leur feu vert à un grand plan d’action qui doit faire basculer dans l’illégalité les stratégies des multinationales pour réduire leurs impôts et abriter leurs profits dans des paradis fiscaux.

Dans son discours, le président de la BM a également jugé «simpliste» de penser qu’une forte croissance économique pourrait à elle seule faire reculer les inégalités. «Focaliser sur la croissance du PIB est simpliste. Nous rejetons les approches qui prennent pour acquis que tout type de croissance imprègne et fortifie les fondations et rejaillisse sur les pauvres», a déclaré le dirigeant.

Selon M. Kim, les États doivent trouver un modèle de croissance économique qui «promeut les citoyens les plus pauvres plutôt que maintenir ceux qui sont en haut de l’échelle». L’ONG Oxfam a salué le discours du dirigeant, tout en l’appelant à soutenir le processus «permettant de mettre tous les pays sur un pied d’égalité» en termes de taxation des entreprises.

«Jim Kim a raison de souligner que les plus riches capturent une part excessive des produits de la croissance», a déclaré le directeur de l’organisation à Washington Nicolas Mombrial. Mastodonte du développement économique, la Banque mondiale s’est fixée comme objectif d’éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030 et de doper les revenus des 40% de la population la moins favorisée pour réduire les inégalités.

AFP/M.R.

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