Logistique : le port de Tanger séduit le Grand-Duché

Le Luxembourg a annoncé mercredi la création de deux instances destinées à soutenir l’installation des entreprises au Maroc et discuter des modalités concrètes de partenariat avec l’immense port de Tanger.

Après Rabat et Casablanca, direction le nord du Maroc : Tanger, sur le bord du détroit de Gibraltar. Mercredi, toute la délégation économique luxembourgeoise, conduite par le Grand-Duc héritier et son épouse, s’est rendue pour son dernier jour de mission au Maroc en TGV dans cette ville mythique qui a séduit tant d’artistes (la ligne Casablanca-Tanger a été inaugurée il y a un an à peine).
Point de nostalgie toutefois, l’heure était aux discussions porteuses d’avenir. Depuis 2007, Tanger est en effet devenu une plateforme incontournable pour l’import et l’export mondial grâce à Tanger Med, son impressionnant complexe portuaire qui assure une connectivité avec plus de 180 ports et 70 pays sur tous les continents. Plus de trois millions de conteneurs, près de 500 000 véhicules et trois millions de passagers ont transité par ce port l’an dernier. C’est même le premier port d’Afrique. Il faut dire que Tanger, situé à 14 kilomètres seulement de l’Espagne, dont on voit les côtes de l’autre côté du rivage, constitue une porte incontestable entre les continents.

La logistique, l’économie d’avenir

Une manne à laquelle le Luxembourg, lui aussi poids lourd du secteur logistique en Europe, aimerait davantage s’associer afin d’accéder au marché africain.
«Il y a une quinzaine d’années, nous avons voulu diversifier l’économie luxembourgeoise, trop dépendante de la finance», a rappelé le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, à la tête de cette deuxième mission économique au Maroc (la première datait de 2015). «La logistique est apparue comme une évidence au vu de la situation du Luxembourg : notre pays, en plein cœur de l’Europe, peut couvrir dans un rayon de 700 km, soit une journée de camion, 60 % du PIB européen», a-t-il souligné pour séduire les potentiels investisseurs marocains.
Des discussions sont actuellement en cours, a assuré le ministre, entre les logisticiens luxembourgeois et marocains et les autorités portuaires de Tanger Med au sujet des détails de la future collaboration (quels types de produits pourront transiter par exemple), tandis que CFL multimodal compte proposer de nouvelles lignes pour multiplier les échanges.

Un bureau d’investissement au Maroc

Une coopération avec le Maroc qui s’annonce fructueuse, d’autant que le ministre luxembourgeois a annoncé la création de deux instances ayant pour but de soutenir la coopération maroco-luxembourgeoise. «Nous avons décidé d’un commun accord avec le gouvernement marocain de mettre en place une commission mixte pour pouvoir accompagner les entreprises marocaines qui souhaitent faire du business en Europe à travers le Luxembourg et les entreprises luxembourgeoises qui veulent s’implanter ou faire des investissements ici, au Maroc», a déclaré Étienne Schneider à la presse.
«J’ai également décidé d’ouvrir un bureau d’investissement au Maroc. Mon ministère aura en quelque sorte une dépendance ici pour aider les investisseurs luxembourgeois à mieux trouver les relais au Maroc.» Ce Luxembourg Trade and Investment Office (LTIO) sera implanté à Casablanca. Une première en Afrique pour le Luxembourg, qui possède huit autres LTIO à travers le monde – deux aux États-Unis (à New York et San Francisco), un en Corée du Sud, au Japon, en Chine, en Israël, aux Émirats arabes unis et à Taiwan.

De notre envoyée spéciale, Tatiana Salvan