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L’industrie consomme moins d’eau au Luxembourg


Les ménages privés sont les plus «gourmands», avec une consommation de 60 % du prélèvement quotidien. (illustration Hervé Montaigu)

Le ministère de l’Environnement note une «tendance à la baisse» depuis 2012 de la consommation d’eau potable par l’industrie. Le secteur s’octroie au quotidien une moyenne de 23 % des prélèvements d’eau.

La consommation en eau a figuré au centre de la polémique qui a finalement poussé Fage à renoncer à la construction d’une usine pour la production de yaourt grec entre Bettembourg et Dudelange. Les estimations tablaient sur un besoin de 2 500 m3 d’eau par jour, soit l’équivalent de la consommation quotidienne d’environ 23 000 habitants. «L’eau est une ressource épuisable», n’avait cessé de souligner Josée Lorsché, échevine de Bettembourg et députée déi gréng.

Mais qu’en est-il plus précisément de la consommation en eau potable par le secteur industriel ? C’est la question que le député socialiste Yves Cruchten a adressée à la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. En faisant référence au dossier Fage, l’élu sudiste indique que «d’un côté, les syndicats des eaux ont confirmé qu’il est tout à fait faisable d’assurer le provisionnement d’eau pour cette entreprise. D’un autre côté, l’État et les communes travaillent sans relâche pour subvenir aux besoins futurs en eau potable au Luxembourg». Dans ce contexte, Yves Cruchten se demande quelle a été la consommation en eau potable par l’industrie au cours de ces dernières décennies.

Pics de consommation dans les années 80 et 90

«Il est difficile d’évaluer en détail l’évolution des consommations d’eau potable par l’industrie depuis 50 ans», précise d’emblée la ministre. Certains syndicats intercommunaux de distribution d’eau potable auraient toutefois «recensé l’évolution des consommations depuis une période plus étendue». Carole Dieschbourg cite dans sa réponse le Syndicat des eaux du Sud (SES), qui recense depuis 1912 l’évolution de la consommation du secteur industriel et donc plus particulièrement par la sidérurgie, largement dominante pendant des décennies. «D’après ces chiffres, la consommation industrielle a connu un pic de consommation dans les années 1980 et au début des années 1990. Après une baisse significative de la consommation suite au changement du processus de production auprès de l’industrie sidérurgique, les chiffres de consommation du secteur industriel ce sont stabilisés», détaille la ministre de l’Environnement. Depuis 2012, «une tendance à la baisse des consommations en eau de la part du secteur industriel» serait même à noter.

Toutes les industries n’ont cependant pas recours au réseau d’eau potable national. Certaines disposent de captages soumis à une autorisation relative à l’eau. Ici, le ministère souligne que «les prélèvements du secteur industriel au moyen de captages montrent une tendance à la hausse depuis 2010».

La réforme de la tarification de l’eau en 2008, suivant les principes utilisateur-payeur et pollueur-payeur, permet aux autorités de mieux évaluer la consommation en eau. Le ministère de l’Environnement est ainsi en mesure de préciser que les prélèvements totaux d’eau se chiffraient en 2018 en moyenne à environ 132 000 m3/jour (2018). S’y ajoutent quelque 11 000 m3/jour qui sont prélevés par des captages privés.

Parmi les 132 000 m3/jour, les ménages privés sont les plus «gourmands» avec une consommation de 60 % du prélèvement quotidien. Le secteur industriel consomme 23 % de l’eau prélevée.

Seuls 9 % des acteurs industriels sont de grands consommateurs, c’est-à-dire qui ont un besoin supérieur à 8 000 m3 d’eau par an. Les fuites représentent en moyenne 10 % de l’eau captée.

David Marques

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